Les bureaux de poste ferment, même dans l'agglomération bordelaise Imprimer
Jeudi, 10 Novembre 2016 06:00

Lundi soir, les élus du Conseil municipal de Mérignac ont voté une motion contre la fermeture du bureau de poste du quartier Chemin Long.

 

 

Ni les 2000 signatures recueillies sur deux pétitions, ni la lettre adressée par le maire socialiste Alain Anziani au PDG de la Poste n’ont fait bouger les choses. Le bureau a fermé le 15 octobre dernier. Des menaces pèseraient aussi sur les bureaux du Burck, d’Arlac et de Montesquieu dans cette commune de bientôt 70 000 habitants.

Le retrait du logo jaune et bleu en zone rurale est monnaie courante depuis plusieurs années. Moins en zone urbaine. Mérignac n’est pas la seule ville concernée dans l’agglomération. Début octobre, le bureau de Bordeaux-Caudéran, située avenue Bel-Air a tiré le rideau. Dans le centre-ville, les bureaux Bordeaux Aquitaine, au carrefour du cours Aristide-Briand et de la rue de Saintonge et Marne, ont été regroupés sur le site de la Victoire. Le bureau situé boulevard du Président-Wilson près de la barrière du Médoc sera le prochain à disparaître.

Points relais pour compenser

Talence, Pessac, Lormont ou Gradignan ont fait face à des situations similaires ces dernières années. La fermeture des bureaux de poste répond à une logique implaccable. Les usagers seraient de moins en moins nombreux à les fréquenter. Le trafic courrier baisse. En deça d’un certain seuil, la Poste, après avoir réduit l’amplitude horaire d’ouverture, ferme. Dans un dossier consacré au sujet dans les colonnes du journal « Sud Ouest » lundi, la direction départementale se défend de programmer à l’avance la disparition des bureaux.

Afin de continuer à assurer sa mission de service public, l’opérateur ouvre, là où il n’est plus présent en propre, des points relais. A Caudéran Bel-Air, c’est l’association Addah 33 (association départementale des accidentés et handicapés) qui s’en occupe. Ailleurs, les buralistes prennent souvent en charge ce service. La Poste les équipe du matériel nécessaire pour l’affranchissement du courrier, le dépôt et le retrait des lettres recommandées, les colis. Ces lieux offrent un avantage par rapport aux bureaux classiques. Ils sont en général ouverts plus tôt le matin et plus tard le soir.

En revanche, les points relais ne proposent pas de services bancaires (dépôt de chèques, virements, retraits d’argent). Aller chercher un recommandé chez son buraliste peut aussi  mettre dans l’embarras les usagers. « Qui est responsable si le commerçant se trompe de destinataire dans la remise du recommandé ? », demande Miguel Menedez (CGT-FAPT) dans le quotidien régional. Il dénonce une dégradation de la qualité des services rendus à l’usager avec ces nouveaux dispositifs.

La Poste indique qu’elle compte 86 points de contact dans la métropole. Combien de points relais aujourd’hui et dans quelques années ? L’opérateur n’est pas seulement dans une logique de fermeture. Dans les nouveaux quartiers, comme Ginko ou Darwin, et bientôt au Tasta à Bruges et au Tauzin, des points relais ouvrent sans se substituer à d’anciens bureaux.•

 

 

Photo : En septembre, les postiers ont dit non à la fermeture du bureau Bordeaux Aquitaine. En vain © ARCHIVES QUENTIN SALINIER / SUD OUEST