Coup de froid entre Darwin et la mairie de Bordeaux Imprimer
Jeudi, 19 Janvier 2017 06:00

darwinQSokLes responsables de Darwin ont-ils pris un peu trop leurs aises à la caserne Niel ? En fin de semaine dernière, élus et services de la Ville et de Bordeaux Métropole ont sommé les représentants de cette petite ville écolo dans la ville, imaginée sur une friche urbaine, de mieux respecter la législation. 

Dans les prochains mois, les projets immobiliers de la ZAC Bastide Niel vont commencer à sortir de terre dans un périmètre très proche. L’aménageur BMA (Bordeaux Métropole Aménagement) souhaite mettre un terme à l’occupation de certains terrains voués à muter. Ces sites, dont certains sont la propriété de Bordeaux Métropole, hébergent aujourd’hui diverses activités et associations soutenues par l’écosystème. Sur certains d’entre eux, des autorisations temporaires ont été octroyées. Sur d’autres, il n’y a pas ou plus de convention.

Lors de cette rencontre, Alain Juppé a aussi tenu à recadrer les responsables de Darwin qui ne sont pas toujours raccord avec les règles de sécurité, notamment lors de l’organisation d’événements.. A plusieurs reprises déjà, les autorités ont tiré les oreilles de Philippe Barre, patron des lieux, lui demandant de se mettre en conformité avec la loi. Mais pour la première fois, Alain Juppé a sifflé la fin de la récréation.

Terrains à évacuer

Dans une interview publiée hier dans « Sud Ouest », Philippe Barre s’est ému de la demande du maire et président de la métropole de « délocaliser sans délai » 40 associations. Parmi elles, il y a Emmaüs qui a ouvert une boutique solidaire il y a quelques mois. Des logements d’urgence gérés par Darwin sont aussi installés sur des terrains amenés à devenir un parking. Plus globalement, depuis de nombreux mois, les représentants de Darwin disent leur opposition à la « bétonnisation » du quartier où ils sont implantés.`

Dans un communiqué de presse envoyé hier, Alain Juppé a précisé qu’il ne demandait pas le départ « sans délai » des associations et qu’il avait nommé son adjointe à l’urbanisme, Elizabeth Touton, pour trouver des solutions de relogement au cas par cas.

Souvent cité en exemple comme modèle innovant par les élus de la majorité municipale ces dernières années, l’écosystème Darwin où travaillent plusieurs centaines de personnes n’est visiblement plus dans les petits papiers du maire.  • 

Photo: Plus de 500 personnes travaillent aujourd’hui à la caserne Niel © ARCHIVES QUENTIN SALINIER / SUD OUEST