Prêts à en croquer aux Olympiades des métiers Imprimer
Vendredi, 03 Mars 2017 06:00

« Nous vivons comme des sportifs de haut niveau. » Depuis plusieurs semaines, Pierre Desmond et Tanguy Lespinasse sont concentrés sur un seul objectif : les finales nationales des Olympiades des métiers.

 

 

 Dans six jours, au parc des expositions de Bordeaux-Lac, ils tenteront, chacun dans leur discipline, de décrocher une place sur le podium et de continuer l’aventure à Abou Dabi (Emirats arabes unis) pour les finales internationales.

« Nous avons suivi un stage de préparation pour travailler la cohésion de l’équipe régionale. On court au moins une fois par semaine, témoignent-ils. On ne fait plus la bringue. On n’a pas vu nos familles depuis Noël. » Et pour le stress ? Les deux jeunes hommes s’octroient quelques pauses avec leurs copains.

Métiers très exigeants

Tanguy Lespinasse a 21 ans. Il concourt dans la catégorie « charpente ». Tombé dans la marmite très tôt car son père est charpentier, il pourrait déjà être à son compte mais a choisi pour l’instant de former les apprentis à la fédération compagnonnique des métiers du bâtiments à Floirac. « A 14 ans, je suis sorti de la voie classique à l’école », raconte-t-il. Compétiteur dans l’âme, le jeune homme a déjà participé à plusieurs concours. « Il faut se donner des objectifs pour avancer dans la vie », dit-il. La semaine prochaine, le Bordelais devra dessiner un assemblage, fabriquer les pièces et les monter.

Pierre Desmond a 23 ans. Lui concourra en équipe, avec un chaudronnier et un concepteur en « production industrielle ». « On nous a demandé de préparer un prototype de chariot robotisé et le jour J, nous aurons un autre prototype à réaliser. » Spécialisé en électronique, le garçon suit une formation en alternance entre le CFAI de Bruges, les Arts et Métiers et l’armée de l’air.

Pierre Desmond n’a pas un parcours « classique ». Après un bac S, il  a bifurqué vers un bac pro puis un BTS avant d’enchaîner avec une école d’ingénieurs. « Tout le monde m’avait dit que je n’y arriverai jamais car je n’étais pas bon en maths. Je fais aujourd’hui ce que je veux. J’en suis plutôt fier. »

Comme Pierre, Tanguy dit lui aussi en avoir un peu ras la casquette du regard des autres sur son profil. « Quand dans une soirée, tu dis que tu es charpentier, on te prend souvent pour un bourrin. Je fais l’un des métiers les plus dangereux au monde et qui demande énormément de compétences. » Tous les deux racontent aussi que peu de personnes leur posent des questions sur leur métier, car « trop technique, trop manuel et pas assez vendeur ».. Même s’ils seront concentrés sur la compétition, ils espèrent prendre le temps la semaine prochaine de communiquer sur leur passion avec le public aux Olympiades des métiers.•

Laurie Bosdecher

----------

Du 9 au 11 mars au Parc des expositions à Bordeaux-Lac


700 candidats (lycéens, apprentis, salariés, stagiaires) participent dans 60 disciplines du 9 au 11 mars aux finales nationales des Olympiades des métiers, organisées par la région Nouvelle-Aquitaine, au parc des expositions à Bordeaux-Lac. La compétition est ouverte au public (entrée gratuite). 60 000 visiteurs sont ainsi attendus dans les allées pour encourager les participants mais aussi se renseigner sur les métiers en compétition.  75 candidats de la région sont en lice. Infos sur www.olympiadesdesmetiers.fr 

 

 

Photo : Pierre Desmond et Tanguy Lespinasse visent un podium le week-end prochain © LB / BORDEAUX7