Alain Juppé : La CUB en ligne de mire Imprimer
Lundi, 09 Décembre 2013 07:00

Annoncé comme une conférence de presse, le rendez-vous organisé par le groupe Communauté d’avenir à Pessac, samedi matin, avait plutôt des airs de meeting politique. Dans une salle de réunion de l’hôtel Holiday Inn, une centaine de personnes – conseillers communautaires et sympathisants engagés dans la campagne – étaient rassemblées pour marquer leur adhésion au programme présenté aux journalistes, dix fois moins nombreux.

Le groupe rassemblant la droite et le centre au sein de la CUB a déroulé les grandes lignes d’un programme se voulant « ambitieux mais réaliste », en appuyant sur différents thèmes jugés prioritaires pour l’agglomération : la mobilité et les transports, le logement et l’urbanisme, la « transition énergétique » et la « lutte contre toutes les pollutions liées à la ville.»



La CUB au service des communes

En introduction, Alain Juppé, en qualité de président du groupe, a rappelé son souci de stabiliser la pression fiscale en poussant notamment la CUB à se concentrer sur « son cœur de métier, sans se disperser sur d’autres activités » qui ne relèvent pas de ses compétences légales, afin de ne pas priver les maires de leur pouvoir de décision, ni « réduire les communes au rang d’arrondissements.» Le maire de Bordeaux, qui souhaite retrouver l’an prochain le poste de président de la CUB, occupé depuis 2007 par son adversaire aux municipales, Vincent Feltesse, s’est dit prêt à « gouverner au-dessus des clivages partisans », dans la tradition de cogestion qui a toujours primé jusqu’à ce que, selon lui, la gauche y fasse entorse, guidée par un « appétit sans limite » et une « volonté d’hégémonie.»


Chercher des sources d’économies

Évoquant les économies qui pourraient être réalisées au sein d’une agglomération victime d’un « désengagement massif de l’État », Alain Juppé a indiqué qu’il fallait « éviter de faire des bêtises », comme par exemple provoquer la rupture anticipée du contrat de concession de l’eau (actuellement attribué à la Lyonnaise des Eaux), rupture qui coûterait, d’après ses évaluations, une centaine de millions d’euros.
La même somme pourrait être dégagée par la CUB, a ajouté Alain Juppé, si elle décidait « d’adosser la mise à deux fois trois voies de la rocade à une concession autoroutière.» En outre, le maire de Bordeaux a tenu à préciser qu’il serait « impossible de maintenir indéfiniment le blocage des tarifs du réseau TBC, décidé de manière un peu démagogique pour l’exercice 2013.»


Une trêve des confiseurs ?

Après cette entrée en matière et une courte présentation des têtes de listes du groupe Communauté d’avenir dans les 28 communes de la CUB, plusieurs élus ont pris la parole pour développer ce projet qui changerait de « la politique du rocking-chair » actuelle, dénoncée par le maire de Talence, Alain Cazabonne. Ce dernier trouve en effet que l’agglomération, freinée par un nombre excessif de commissions, groupes de travail et autres comités stratégiques, « n’avance pas assez » et propose de changer cette organisation quand, « en mars prochain, très certainement, Alain Juppé redeviendra président de la communauté urbaine.»
La campagne ne fait que commencer. « Profitez bien des fêtes de fin d’année », a d’ailleurs souligné Alain Juppé, « car dès le mois de janvier, on y va ! » •

Anne Chaput

Photo : Après les échéances municipales de mars, Alain Juppé souhaite redevenir président de la CUB © AC