Le tram «c’est plus convivial qu’un métro souterrain» Imprimer
Vendredi, 20 Décembre 2013 07:00

Marion Le Treut est l’auteure du guide «Bordeaux by Tram» publié en 2010. Dans ce petit livre au format poche, elle propose de découvrir la ville et ses monuments depuis son siège, à travers la vitre, confortablement installé dans le tramway. Pour cette néo-Bordelaise qui a découvert la ville une première fois au tournant des années 2000 et qui y est revenue en 2004, le tramway a été une véritable révélation. 



Comment vous est venue l’idée d’écrire ce guide ?
C’est en parcourant la ville en tram lorsque je suis revenue à Bordeaux que j’ai eu envie d’écrire ce guide. Je découvrais les monuments et j’avais envie d’en savoir plus. C’est le guide que j’aurais aimé avoir en arrivant. On peut transformer le temps mort du trajet en tram, en temps utile pour apprendre des choses et mieux connaître la ville.  

Qu’est ce que vous aimez dans le tram ?
Le design me plaît beaucoup. Il se fond parfaitement dans le décor de la ville. Le système APS (alimentation par le sol) est formidable même s’il y a eu des bugs au départ. J’ai pu comparer avec d’autres villes qui ne sont pas équipées de ce système. C’est magique de ne pas voir les câbles, de ne pas les avoir au-dessus de la tête. Le tram ne dénature pas le paysage. Quand on critique ce système d’alimentation, on ne se rend pas compte de ce qu’il apporte. Il y a des villes qui ont des toiles d’araignée au plafond.
Je trouve également qu’on s’approprie très rapidement le réseau du tram bordelais. Il est confortable, sécurisé, il y a un mélange de populations. C’est un moyen de transport plus convivial qu’un métro souterrain.

Quels sont ses défauts ?
Je lui trouve peu de défauts mais je ne connais pas toutes les coulisses. Je dirais qu’il est un peu sous-dimensionné et victime de son succès. Aux heures d’affluence, monter dans le tram peut s’avérer compliqué. Je pense que la deuxième étape pour les pouvoirs publics maintenant, va être d’adapter le réseau aux évolutions de comportement. Les bus ont aussi progressé, les vélos en libre-service sont complémentaires. Il n’y a plus forcément besoin de voiture à Bordeaux, elle n’est plus essentielle. Mais il faut que le réseau de transports en commun soit toujours à la hauteur.
Avez-vous un souvenir particulier lié au tram ?
Je ne vais pas parler de Serge le lama (rires). Ce qui me touche, c’est que je n’ai jamais été victime d’agressivité dans le tram. Les gens se parlent. Il y a une ambiance assez douce. Sauf aux heures de pointe, bien sûr !

Quelle est votre ligne préférée ?
Je n’ai pas vraiment de ligne préférée. Ce sont plutôt des tronçons. J’aime bien le quartier Bacalan. Je lui trouve un côté bucolique avec les Vivres de l’art ou le Garage moderne. J’apprécie de plus en plus ces paysages industriels. Et puis, il y a vraiment une vue à ne pas rater depuis le tram. Il faut partir de la place Stalingrad pour aller à la porte de Bourgogne. On découvre les façades des quais. De jour ou de nuit, c’est magique ! •

Recueilli par SLA

Photo : Marion le Treut, auteure du guide «Bordeaux by Tram» apprécie particulièrement la vue du tram sur le Pont de pierre © SLA