Le chantier de la LGV prend forme concrète Imprimer
Mardi, 07 Janvier 2014 12:01

« La LGV arrive ! » Alain Rousset, le président de la Région Aquitaine ne cachait pas sa satisfaction hier, en observant l’avancée des travaux du viaduc de la Dordogne, à quelques kilomètres en amont du bec d’Ambès.

Cet immense ouvrage de 1 319 mètres de long et 22 000 m3 de béton va permettre à la future ligne à grande vitesse Bordeaux-Tours de franchir le fleuve. Progressivement, la LGV devient une réalité. « En Gironde, 80% des terrassements et des ouvrages ont été réalisés », a expliqué Bruno Perverie, directeur opérationnel du secteur sud à Cosea, groupement d’entreprises chargé de la conception et de la construction de la ligne.

170 emplois pérennes
La LGV devrait entrer en service à l’été 2017 et placera Bordeaux à 2h10 de Paris, contre un peu plus de 3 heures aujourd’hui. Mais, déjà les premières retombées économiques sont sensibles. En Gironde, 1 080 personnes travaillent sur le chantier, dont 287 ont été recrutées localement. Un chantier, qui a apporté 223 millions d’euros à des entreprises aquitaines. Et « le contrat de maintenance de 2017 à 2061 de cette LGV va créer 170 emplois pérennes », a ajouté Alexis de Pommerol, directeur technique de Lisea, la société concessionnaire, propriété de Vinci. Au total, Bordeaux-Tours représente un investissement public-privé de 7,8 milliards d’euros.

« Le temps c’est de l’argent »
Mais aussi, « cela va renforcer l’attractivité économique de la région, notamment dans des secteurs où nous sommes en pointe comme l’aéronautique et la santé », avance Alain Rousset. « Chacun va gagner du temps dans les transports et, le temps, c’est de l’argent » rappelle-t-il prosaïquement. Autre atout : cette LGV Bordeaux-Tours ouvre la voie aussi à de nouveaux rapports économiques avec le nord de l’Europe.

Euratlantique à l’arrivée
A cet égard, pour faciliter l’implantation de sociétés de services à Bordeaux et l’arrivée de cadres parisiens, 738 hectares aux abords de la gare Saint Jean vont être métamorphosés pour établir un quartier d’affaires. Il a été baptisé Euratlantique. Les chiffres donnent le tournis : 400 000 m2 de bureaux, 15 000 nouveaux logements, 40 000 m2 de commerces, 170 000m2 d’équipements publics, 150 000 m2 de locaux d’activité… seront construits à l’horizon 2030. Le projet avoisine les 3 milliards d’euros et devrait représenter près de 15 000 emplois.
Dans le même temps, la CUB (Communauté urbaine de Bordeaux) entend devenir une métropole européenne et passer de 750 000 habitants aujourd’hui à 1 million en 2030. Ainsi, 50 000 logements vont être construits aux abords du tramway, entre autres. C’est une nouvelle ville qui se dessine désormais sous nos yeux, et une nouvelle page de l’histoire de Bordeaux qui s’écrit. •

Nicolas César

Photo : Le viaduc de la Dordogne est un des plus importants ouvrages d’art de la ligne grande vitesse Tours-Bordeaux © Nicolas César