Le numérique pour tous, et à tout âge ! Imprimer
Mercredi, 16 Avril 2014 06:48

Il n’y a pas d’âge pour se mettre aux outils numériques, et ce n’est pas l’association Les Petits Frères des Pauvres de Bordeaux qui dira le contraire ! Accompagnant les personnes de plus de 50 ans souffrant d’isolement, de pauvreté, d’exclusion ou de maladies graves, cette structure bénévole installée rue Bouquière propose depuis quelques semaines des ateliers informatiques à l’aide de tablettes numériques et de vidéoprojecteurs.

 

 

« Soit les bénévoles se rendent sur le lieu de vie des personnes accompagnées, soit ils participent aux ateliers ici », explique le bénévole de l’association Aurélien Marquot, à l’initiative de ce projet. Le but ? Leur permettre de recréer du lien social avec leur famille, les divertir, ou stimuler leur mémoire.

A chacun son usage
Si les participants à cet atelier ne sont pas du genre à se servir de leur tablette pour visionner leur page Facebook ou leur Twitter à l’instar des jeunes générations, ils y trouvent d’autres intérêts : « Certains ouvrent des applications de jeux d’échec ou de mémoire, vont sur Google Map ou regardent les résultats de matchs de football sur Internet », explique Aurélien Marquot.
« Mais la plupart d’entre eux regarde surtout des photos ou se sert de la tablette pour avoir une webcam qui puisse assurer le lien avec des personnes éloignées. On a d’ailleurs réussi à faire se revoir certaines personnes de l’association en webcam après qu’elles ont commencé une correspondance par carte ou lettre. Avec l’âge, on n’arrive plus toujours à bien écrire, la tablette c’est pratique», avance-t-il. « Mais les personnes accompagnées restent dans le jeu, l’apprentissage de la tablette se fait plutôt en arrière-plan. »

Oublier la technique
La semaine dernière, une petite dizaine de personnes accompagnées par Les Petits Frères des Pauvres s’étaient réunies rue Bouquière pour partager un goûter d’anniversaire, discuter, lire les journaux, mais aussi pour… apprendre l’anglais via une application intégrée sur une tablette numérique. C’est Aurélien Marquot qui jouait l’animateur de l’atelier en demandant aux participants d’écrire un mot en français sur la tablette puis d’écouter la traduction anglaise donnée vocalement par l’appareil. Curieuses, quelque personnes se sont pliées à l’exercice avec plaisir quand d’autres ont vite lâché prise. « On n’entend pas bien le volume de la tablette quand elle donne la réponse », avance l’une d’elles.
Josiane, elle, semble avoir l’outil bien en main : « Je me débrouille, je veux m’acheter une tablette pour faire un peu comme tout le monde, pour m’amuser », plaisante-t-elle. Après avoir visionné un petit film vidéo et écouté de la musique, elle demande à Aurélien le code d’accès de sa tablette pour pouvoir envoyer un mail à son frère : « Je veux lui dire que je le vois en photo sur la tablette », avance-t-elle en montrant l’appareil à son entourage.
A côté d’elle, Angela, une jeune bénévole, aide Edith à se servir de l’application « bloc-notes » de la tablette pour écrire un texte. Un peu plus tard, c’est Anne-Marie qui regarde les photos d’un Noël avec l’aide d’Aurélien. « Vous avez juste à appuyer légèrement sur la tablette avec un doigt pour passer à la photo suivante » lui explique-t-il calmement. « Quand l’outil permet une relation sociale, la personne oublie la technique », conclue ce dernier. • Emeline Marceau

 

Photo : Josiane apprend à se servir d’une tablette numérique avec l’aide d’Aurélien Marquot © EM