Le «social business», vous connaissez ? La start up HelloAsso, née à Paris mais désormais installée à Bordeaux, est une belle incarnation de ce qu’il est possible de faire quand on veut mettre les nouvelles technologies au service du monde associatif et de l’économie sociale et solidaire.

Elle propose en effet aux associations un service web permettant de lancer des collectes de dons ou des campagnes d’adhésion. La Banque Alimentaire de Gironde vient par exemple de faire appel à elle pour un appel à générosité destiné à financer l’achat de son nouveau camion. Depuis sa création, HelloAsso a déjà convaincu plus de 2500 associations d’utiliser ses services. Et si ces derniers sont gratuits, ils ne sont pas désintéressés pour autant. "Business is business", mais sur un mode éthique qui se veut largement «gagnant-gagnant». 


«Je suis tombé dans la marmite de l’économie sociale et solidaire à la fin de mes études à Polytechnique», explique Ismaël Le Mouël, l’un des cofondateurs de HelloAsso. C’était en Argentine il y a une dizaine d’années, en plein essor du mouvement des coopératives autogérées. «Je me suis rendu compte que ce secteur de l’économie utilisait très peu les nouvelles technologies pour prospérer. C’est la même chose pour les associations : il fallait qu’elles fassent leur révolution numérique. En particulier sur la question cruciale de leur financement.»

En France, une large part de celui-ci vient du privé : mécénat d’entreprise et soutien des particuliers. «Le numérique peut permettre aux associations d’obtenir un soutien plus large tout en diminuant leurs coûts de collecte et leurs frais de traitement.» 



Financé par les «pourboires»


Après avoir tâtonné pendant deux ans sous le nom de Mailforgood, HelloAsso s’est lancée fin 2013. Toute association peut s’inscrire sur la plateforme en ligne et y lancer sa collecte de dons, de cotisations, sa campagne d’inscriptions etc... Et cela en utilisant des outils simples qu’elle paramètre elle-même. A la différence de la plupart des sites de crowdfunding, HelloAsso n’impose pas d’objectif de collecte. Conforme aux attentes ou non, la somme collectée est tout de même versée à l’association. Et la plateforme est entièrement gratuite : pas de frais d’inscription, pas commission prélevée sur les dons. En fait, HelloAsso vit un peu de la même façon que ses adhérents : en comptant sur la générosité du public. « Nous nous rémunérons grâce à un système de pourboire, explique Ismaël le Mouël. Lorsqu’ils donnent à une association, les particuliers peuvent décider d’ajouter quelques euros au profit de HelloAsso. Et ça marche : 60% des utilisateurs ajoutent un pourboire.»


Née à Paris, la startup s’est délocalisée à Bordeaux l’été dernier. «à l’époque nous étions cinq (dix aujourd’hui, ndlr) et nous avions tous envie de quitter Paris. Le choix s’est fixé sur Bordeaux pour sa qualité de vie, bien sûr, mais aussi parce qu’il nous semblait qu’il y avait un écosystème dynamique autour de l’économie collaborative et du partage. Nous n’avons pas été déçus !»• SL

www.helloasso.fr