« On n’est pas encore le iTunes® médical. mais on espère bien le devenir. »

Ainsi parle Jérôme Leleu, le fondateur de Interaction Healthcare, entreprise spécialisée dans les serious games sur la santé et la simulation numérique. Avec sa nouvelle plateforme Medicactiv, il espère en effet se développer à l’international et devenir un acteur incontournable dans ce secteur.

Cas concrets
Medicactiv propose ainsi des modules de formation pour les professionnels de santé par l’étude de cas cliniques virtuels. Il a été élaboré notamment en partenariat avec le CHU de Bordeaux et l’UFR de sciences médicales de l’Université de Bordeaux. La plateforme présente donc des cas très concrets. Son fonctionnement pourrait s’apparenter à celui d’un simulateur de vol pour les pilotes. Avec Medicactiv, le médecin est confronté à un patient virtuel qui se comporte comme le ferait un vrai. « On découvre par exemple le cas de Gérard Plantié, indique Jérôme Leleu. Il arrive chez le cardiologue en disant : “C’est le médecin du travail qui m’a dit de venir mais tout va bien.” Le médecin va devoir décrypter son comportement pour poser un diagnostic. » Les situations sont différentes si le patient consulte à l’hôpital ou son généraliste. À chaque fois, la difficulté est adaptée à l’interlocuteur. Pour l’instant, Medicactiv propose cinq cas cliniques à étudier. Ils concernent tous des pathologies d’insuffisance cardiaque. D’autres cas sont en cours d’élaboration avec l’Université pour développer des cas cliniques autour du diabète ou de l’asthme.

Accessible au plus grand nombre
Mais à terme, Medicactiv a vocation à devenir une véritable banque de cas cliniques, à destination des professionnels de santé qu’ils soient encore étudiants ou déjà en exercice. En complément de cette plateforme, Interaction Healthcare développe en effet PatientGenesys, un moteur de création de cas. « Développer des cas cliniques coûte très cher, précise Jérôme Leleu, entre 50 000€ et 100 000€. PatientGenesys permettra d’alimenter Medicactiv avec une dynamique de création de nouveaux cas. » Sur cette plateforme ouverte, chacun pourra ainsi renseigner les données propres à un cas. PatientGenesys se chargera de restituer celles-ci en 3D via un patient virtuel et d’y intégrer une synthèse vocale pour rendre la consultation plus proche de la réalité. Chaque concepteur de cas pourra choisir de le partager librement ou de le réserver à un accès payant.
« On est assez humble dans notre approche poursuit Jérôme Leleu. On ne prétend pas révolutionner la formation médicale mais notre plateforme peut être utilisée comme module complémentaire ou dans le cadre de la formation continue. L’idée est donc de la rendre accessible au plus grand nombre en la commercialisant pour quelques milliers d’euros.» • SLA

Photo © MedicActiv