L’application mobile Boogi veut inciter les Girondins à adopter le covoiturage sur courte distance au quotidien. Sacrée ambition ! D’autres initiatives ont vu le jour ces dernières années, sans réel succès.

« Demander à quelqu’un de changer ses habitudes est toujours compliqué. Encore plus quand on touche à la voiture qui offre un confort individuel ! », lance Amandine Steppe.

La jeune femme est responsable du développement de Boogi dans l’agglomération bordelaise, une solution développée par Instant System, start-up niçoise spécialisée dans la mobilité intelligente. Bordeaux Métropole  est le premier territoire en France où l’entreprise développe son dispositif.

Au printemps dernier, Boogi a été testée avec succès par des utilisateurs qui habitent la rive droite de la Garonne et qui viennent travailler dans la métropole.

« Notre solution mixe à la fois le covoiturage et les transports en commun », expose Amandine Steppe. Au parc-relais de la Buttinière, dix places ont été réservées aux covoitureurs Boogi. Les usagers sont ainsi incités à utiliser la voiture sur une partie de leur trajet puis le tramway. 

Autostop virtuel

Comme sur une plateforme classique de covoiturage, Boogi fonctionne avec des offres et des demandes de trajet. Les intéressés réservent à l’avance leur voiture et fixent un point de rendez-vous avec le conducteur. « Nous proposons aussi un système de covoiturage dynamique, avance la jeune femme. Les conducteurs et passagers sont géolocalisés en temps réel. Cela leur permet de se retrouver au dernier moment. »

Ce dispositif d’autostop virtuel sera opérationnel à la fin de l’année. « Il peut convaincre ceux qui hésitent encore à faire du covoiturage car trop encadré et contraignant. » 

Depuis septembre, Boogi est ouvert à tous les Girondins. 3300 ont téléchargé l’application disponible sur IOS et Androïd, 1400 ont créé un compte. 900 offres et demandes sont aujourd’hui disponibles. « Si on arrive à convaincre les habitants de laisser au moins un jour par semaine leur voiture à la maison quand ils vont travailler, notre pari est gagné », souffle la responsable. 

Pour l’instant, l’utilisation de l’application est gratuite. Les conducteurs sont de leur côté rétribués par des points (40 par passager) qui leur donnent droit à des places pour des spectacles, des concerts, des matchs de sport ou encore des réductions dans les boutiques de la métropole. « A partir de l’an prochain, chaque trajet, quel que soit sa longueur, coûtera un euro pour les passagers», annonce Amandine Steppe.

Instant System décline sa solution pour les entreprises. Elle va proposer aux 4500 salariés de Dassault Aviation, Sabena Technics, Thales, aéroport de Bordeaux et Stellia Aerospace de covoiturer entre eux. Pour l’instant, beaucoup n’ont pas d’autre choix que de venir travailler en voiture et passer plusieurs heures par jour dans les bouchons.•

Laurie Bosdecher

Infos sur www.boogi.fr

Photo : 900 offres et demandes de covoiturage sont aujourd’hui disponibles sur Boogi © ARCHIVES GUILLAUME BONNAUD / SUD OUEST