Les Mots du mardi, 500e : Encore des mots, toujours des mots... Imprimer
Mardi, 05 Avril 2016 06:00

... Mais pas toujours « les mêmes mots », n’en déplaise à Dalida, sans quoi les Mots du mardi du Poquelin Théâtre n’auraient pas tenu jusqu’à leur 500e édition, ce mardi soir à la Halle des Chartrons. Après nous avoir livré hier sa vision de son quartier, la Bastide, le fondateur du théâtre, Jean-Claude Meymerit, nous parle de cette “institution” en trois questions.?

 

Les “Mots du mardi”, qu’est-ce que c’est ? Comment vous est venue l’idée ?
Depuis les débuts du Poquelin Théâtre, il y a plus de 25 ans, j’ai voulu défendre du théâtre de textes d’auteurs avec un rapport particulier de proximité avec le public. Ces Mots du mardi, nés hebdomadaires au début puis passés en mensuel (chaque premier mardi du mois y compris les jours fériés et pendant les vacances !), je les ai imaginé comme un espace de partage pour les amoureux des mots où, cette fois, ce sont les spectateurs eux-mêmes qui vient avec ses propres textes. L’un déclame un poème, l’autre lit un conte, un autre encore chante ou raconte une anecdote sur quelque chose qui l’a touché. C’est en quelque sorte une œuvre collective, toujours en construction. Bien que les multiples activités du théâtre soient méconnues, les Mots remplissent notre petit lieu chaque mois.

Est-ce un public de “lettrés” uniquement ?
Pas du tout ! De soir en soir, on y croise des gamins ou des anciens, des étrangers ou des gens du quartier, de tout Bordeaux et des environs. Il y a bien sûr des gens que l’écriture passionne, mais viennent aussi des personnes qui ont juste écrit quelques petits textes ou poèmes pour dire ce qu’ils avaient sur le cœur. La première fois, presque tous se disent qu’ils ne feront qu’écouter... jusqu’à ce que, pris dans la soirée, ils sortent un petit papier de leur sac ou de leur poche et se lancent... C’est une forme de soirée qui n’existe nulle part ailleurs : où iraient ces gens pour dire leurs émotions ?

Je me suis laissé dire qu’il allait y avoir du monde ce mardi soir...
Oui, on attend déjà au moins 150 personnes ! C’est pour cela que nous avons basculé à la Halle des Chartrons, nous n’aurions pu tous tenir dans les murs des anciens bains-douches. C’est qu’en 25 ans, nous en avons vu passer, des auteurs et poètes bordelais – 200 au bas mot. Quelques-uns sont devenus connus depuis, comme Madeleine Lenoble ou Gabriel Okoundji, qui nous avait lu ses premiers textes et se retrouvait ce week-end en lumière à l’Escale du Livre. Une quarantaine d’auteurs bordelais partis au loin m’ont promis de venir ce soir et, ça, ça fait chaud au cœur. •

Recueilli par Sébastien Le Jeune

Ce mardi soir, 20h30, à la Halle des Chartrons, entrée libre.
lepoquelintheatre.unblog.fr

Photo : Jean-Claude Meymerit, ardent défenseur des mots depuis plus de 25 ans © Archives S. Lemaire / Bordeaux7