Retour en fanfare : The Divine Comedy en interview avant son concert mercredi au Fémina Imprimer
Mardi, 31 Janvier 2017 06:00

Invité de prestige (une nouvelle fois), demain au Fémina : on y verra le Nord-Irlandais Neil Hannon, alias The Divine Comedy, orfèvre d’une pop orchestrale “so British”, de retour après six ans d’absence avec l’étincelant « Foreverland » (Divine Comedy Records Ltd.). Entretien.

 

Six ans, c’est très long pour quelqu’un qui nous avait habitué à un an ou deux (11 albums en 23 ans). En même temps, les textes sonnent plus intimes que d’ordinaire. Était-ce un accouchement dans la douleur ?
À moi, ça n’a pas paru si long, j’ai fait tellement de choses – je n’étais pas en train de tourner en rond (rires) ! J’ai fait pas mal de musique de concert, composé pour le théâtre… Et, plus prosaïquement, il y a eu mon déménagement. La vie, quoi. J’ai vraiment fait aussi vite que j’ai pu. Mais, non, me remettre à un nouvel album ne m’a jamais semblé compliqué. En fait, ça démarre même généralement avec trop d’idées, et le tout est de les mettre en forme, les structurer. Ce n’est pas comme si je devais attendre d’avoir le cœur qui saigne (rires).

Cela dit, c’est vrai, même si je ne suis pas du genre à me mettre à nu, je sais que le rapport au public est meilleur quand la musique et le texte viennent du cœur. Là, il y avait une circonstance particulière qui m’a incité à m’ouvrir un peu plus : quand on rencontre la femme de ses rêves, on a envie de lui offrir un disque à la hauteur de cet amour. Ça m’a mis une certaine pression, celle d’être honnête quant à ce qui m’arrivait.

À quoi renvoie le titre, « Foreverland » (“le pays de toujours”) ?
Mmmh… C’est compliqué. Je ne sais pas exactement d’où il vient, ce titre, il m’est juste venu à l’esprit tout d’un coup. Je savais que ce n’était pas un super-bon titre, vu qu’il y a tellement de titres avec “land” dedans (rires). J’y ai résisté tant que j’ai pu et puis le visuel de la pochette est arrivé et c’était le seul titre qui marchait avec. Oh well... Parfois il faut se résigner à ne pas être original… (rires)

Une chose qui ne change pas, c’est la production, énorme et phénoménale. J’ai lu que vous rêviez d’être « aussi classe que Wagner »…
Tiens, je ne me souviens pas d’avoir dit ça [c’était aux « Inrocks », le 23 août dernier, ndlr] – j’écoute plutôt du Ravel, vous voyez… Mais, oui, à chaque fois la production prend une part importante. Je ne cherche pas forcément à faire le meilleur album du monde mais trouver le son que je recherche prend beaucoup de temps. Et de fil en aiguille, couche après couche, ce qui finit par sonner bien à mon oreille est toujours assez énorme (rires).

Dommage que vous ne tourniez pas tout le temps avec un orchestre…
Je l’ai fait, et ça m’a presque mis sur la paille ! Par rapport aux albums en eux-mêmes, c’est sans doute mieux. Mais à gérer, ce n’est pas si simple. En fait, ma philosophie, c’est avant tout d’offrir de beaux spectacles à de belles personnes. Je fais en fonction de ce que je peux m’offrir et, à vrai dire, tout n’est pas dans le nombre.

Ma précédente tournée, je l’ai faite en piano solo. J’ai passé des moments extraordinaires, seul avec mon public. Bon, c’est sûr, après le concert, c’était moins drôle (rires). Mais c’est cette tournée en solitaire qui a rendu possible la production du dernier album. L’idéal pour moi, c’est de tourner avec un “gang” et, là, six, c’est juste parfait. •

Recueilli par Sébastien Le Jeune

Ce mercredi 1er février, au Fémina, 20h30, 29,70-39,60€. Tél. 09 72 39 29 99, www.box.fr et réseaux habituels.

Photo : Neil Hannon, tête pensante de The Divine Comedy, dandy jusqu’au bout des ongles © Raphaël Neal