Robots, animaux, vidéo... Un festival Pouce ! plus surprenant que jamais dès ce mercredi Imprimer
Mercredi, 01 Février 2017 06:00

La danse, les danses d’aujourd’hui, en particulier les formats jeunesse, multiplient les “artifices” pour s’ouvrir à d’autres publics. On s’en rendra fort bien compte avec la nouvelle édition du festival Pouce ! qui démarre ce soir.

 

Et ça marche du feu de dieu, un coup d’œil à la billetterie du festival suffit pour s’en rendre compte. Si ce soir, à Pessac, « Seeds » affiche complet, ce n’est pas par la seule aura de l’Américaine Carolyn Carlson, c’est aussi parce qu’on y croise danseurs réels et virtuels (heureusement, il reste des places à l’Espace Treulon de Bruges vendredi). Si « School of Moon » de la Cie Shonen joue à guichets fermés à Ambarès vendredi, c’est là encore un croisement, enfants versus robots (liste d’attente au 05 56 77 36 26). Complet également, le ballet de Nathalie Pernette et ses cinquante vraies souris (!), le 15 février à Lormont.

« On n’impose pas de ligne au festival, on veut simplement refléter la danse d’ici et maintenant », précise Lise Saladain, la secrétaire générale du Cuvier, le Centre de développement chorégraphique d’Artigues à l’origine de la manifestation. « Mais c’est vrai qu’il y a cette année une multiplication des médiums, en particulier le numérique. Cela vient avant tout des artistes : leur pratique évolue aussi à mesure que le numérique rentre dans l’usage quotidien. »

Pas de panique, avec 10 spectacles à l’affiche un peu partout dans l’agglo, tout n’est pas encore complet. Dans ce registre de la “danse augmentée”, on retiendra les deux propositions du Cuvier : le 9 février, Marion Lévy seule avec son double en vidéo dans « Et Juliette », une Juliette telle qu’on ne la connaissait pas, sans Roméo mais bien de Shakespeare, portée par une bande-son signée Piers Faccini ; et le 14, les figures acrobatiques en suspension imaginées par Kitsou Dubois pour faire ressentir l’euphorie de l’apesanteur, la grâce de la plongée, l’air et l’eau, « R + O ». Mais aussi le spectacle de clôture, le 17 février à la M.270 de Floirac, le « Kube » où Gilles Vérièpe immerge ses danseuses dans l’univers graphique de Rothko, Malevitch et Mondrian (photo de Une).

Sans artifice ou presque, les contes philosophiques de la Cie bordelaise Paul Les Oiseaux (« Minute Papillon » le 7 aux Colonnes de Blanquefort), l’acte d’amour et de transmission de Muriel Corbel, quinqua passée 20 ans chez Decouflé (« Phalène » le 15 au Glob), et la danse-théâtre foutraque de Marc Lacourt, “décompositeur” de classiques du conte (« Tiondeposicom », le 8 au Grand-Théâtre, le 11 au Taillan-Médoc).

Le tout sans jamais dépasser les 10€. •

Sébastien Le Jeune

www.lecuvier-artigues.com 

Petit spectateur reporter
Emmener les kids voir de la danse, c’est bien. Leur apprendre à la regarder, la comprendre et en parler c’est mieux. Séduit par la mallette pédagogique du Cuvier, le Théâtre national de Chaillot a décidé, avec plein d’autres partenaires nationaux, d’en faire un site ressource, Data-danse.fr, qui s’enrichit petit à petit depuis son lancement fin 2016. On y apprend les mots et les codes de la danse, à “lire” un spectacle... et à en faire le compte-rendu avec le “journal du spectateur”. Les meilleures “Unes” réalisées avec cet outil pendant le festival seront publiées par nos confrères de « Junkpage ».

Photo : De nos jours, on danse avec des avatars (« Seeds »), des robots (« School of Moon »), des filins (« R+O ») © Frédéric Iovino / Marc Da Cunha Lopes / Ki Productions