Bastide : La cité de la Benauge est en stand-by Imprimer
Mardi, 05 Avril 2016 10:50

benauge SO TD copieAu pied des tours de la Benauge, le long du boulevard Joliot-Curie, le centre commercial du quartier fait grise mine. Pourtant, les commerçants sont là et bien là. Le supermarché Simply, où s’approvisionnent les habitants du secteur. Et quelques commerces autour : une maison de la presse, un primeur, un coiffeur, un pressing, une pharmacie... Tous se démènent pour faire vivre leur activité. Mais alors que la Bastide se transforme tout autour, le temps est ici un peu suspendu. Car la Cité attend d’en savoir plus sur son avenir. Alors les commerces aussi.

Démolition-reconstruction
Au printemps 2012, un programme ambitieux de réhabilitation de la Cité de la Benauge était présenté par la Ville et ses partenaires, avec les bailleurs sociaux. Démolition de la barre D de la Cité blanche et rénovation des deux tours, restauration de la Cité Pinçon et de son parc, déménagement du collège, de la bibliothèque et du centre commercial, création d’un espace culturel, d’une crèche. Depuis, le départ des locataires à commencé dans les résidences, mais les travaux sont en stand-by. La rénovation des 1 700 logements de la Cité de la Benauge a été retenue fin 2014 parmi les 200 projets de revitalisation urbaine que l’État financera via le programme de l’ANRU. Une bonne nouvelle, mais qui semble avoir un peu gelé le projet.
Les choses devraient toutefois se débloquer du côté de l’État dans le courant de l’été, et permettre d’envisager à nouveau concrètement l’avenir du quartier. C’est ce qu’espèrent en tout cas les commerçants qui, en attendant, ont bien du mal à se projeter. « Notre centre commercial n’est plus attractif », juge Laurent Tabouy, le pharmacien de la Benauge, qui est aussi président de l’association des commerçants. « Nous avons des projets, mais tant qu’on ne sait pas quel sera l’avenir, on ne peut rien faire », regrette-t-il.
Il semble acquis que les bâtiments du Simply et des commerces qui l’entourent, propriétés du bailleur Coligny, seront détruits. Le projet initial prévoyait de les déménager juste à côté, sur la friche de “l’îlot Cacolac”, à l’horizon 2018. Finalement, ce ne sera pas ça. L’îlot en question accueillera à cette date la base de vie du chantier Euratlantique (lire encadré). Alors où, et quand ? « Pour le moment on ne sait pas, et c’est bien ce qui nous inquiète », regrette Laurent Tabouy.
Source d’inquiétude aussi, la naissance annoncée du quartier Belvédère, à quelques centaines de mètres, dans le cadre du chantier Euratlantique. Le maire de quartier Jérôme Siri souligne l’atout que cela représente pour les commerces existants dans le secteur, en terme d’extension de la zone de chalandise et de la clientèle possible. Le pharmacien fait la moue. « Le projet prévoit aussi la création d’un certain nombre de commerces. Ils seront flambants neufs, alors que nous n’aurons toujours pas bougé. Où iront les clients à votre avis ? »• S. Lemaire

Photo Thierry David / Sud Ouest