Dix bougies déjà pour le centre d’animation Bastide-Queyries ! Et dix années où sa spécialité cirque est entrée en résonance avec la majeure partie de ses actions. Comme un écho à l’historique du quartier.  

Car le cirque et la Rive droite, c’est une longue histoire, rappelle la directrice du centre, Virginie Broustera. « Quand on a imaginé le projet du centre il y a maintenant 13 ans, on voulait vraiment partir de l’existant, nous appuyer sur une dimension qui était déjà dans l’esprit des habitants. Or la Bastide a depuis longtemps accueilli des arts du cirque, au travers de compagnies qui s’y sont installées, d’artistes qui venaient y vivre, attirés par l’espace à investir et parce qu’alors la collectivité n’était pas très regardante sur les conditions de leur installation. »
C’est moins le cas aujourd’hui, et pourtant, la Bastide est restée une terre de cirque et de circassiens. Si la Smart Cie a ses bureaux rive gauche rue Saint-James, plusieurs de ses membres sont des Bastidiens. La Fatal Cie est implantée rue Hortense, non loin du Jardin botanique, et le Cirque Éclair a toujours son hangar au pied du pont Chaban-Delmas... C’est aussi là que la Ville a choisi de créer son aire d’accueil de compagnies de passage, en face de Darwin sur le parc aux Angéliques.
Un terreau sur lequel le centre d’animation a bâti sa spécificité, son “pôle d’excellence”. Son action ne se résume pas à ça – on y propose aussi d’autres formes de loisirs et d’activités pour tous les âges, des tout-petits aux seniors qui ont droit à leur pôle spécifique. « Mais les arts du cirque forment une ossature qui permet de dérouler des fils dans toutes les directions », souligne Virginie Broustera. Ainsi, pour monter un spectacle, d’autres ateliers (couture par exemple) peuvent être mis à contribution. Et puis, en plus de la centaine de pratiquants de 6 à 45 ans dans les ateliers hebdomadaires loisir/amateur, un gros travail est accompli en direction des scolaires : cinq écoles de la Rive droite, plus le collège Léonard-Lenoir et le lycée professionnel Trégey. « À chaque fois, l’idée est de donner du sens, insiste la directrice. Pour les élèves de Trégey, par exemple, la rencontre avec le directeur technique de la Cie Gilles Baron, venu lui-même d’un lycée pro, ou avec les techniciens de la compagnie galloise NoFitState Circus, leur a permis de se rendre compte que leur savoir-faire pouvait être valorisé ailleurs que dans une usine. Ce sont d’ailleurs eux qui ont réalisé notre structure pour la pratique aérienne ! »    
Enfin il y a ces partenariats noués partout dans l’agglo et au-delà. Avec les enfants d’autres quartiers, l’École de cirque de Bordeaux, des pôles cirque régionaux (l’Agora de Boulazac, Circa à Auch), des festivals qui accueillent les créations maison ou les artistes reçus en résidence (Chapitoscope à Créon, Rue des Étoiles à Biscarrosse...), avec la Ville de Bègles qui a prêté son chapiteau en 2015 pour Queyries fait son cirque. Qui, pour cette “spéciale 10 ans”, se fera sans chapiteau mais dans trois lieux du quartier du 8 au 10 juin : à domicile, chez Alriq et à Darwin. •  SLJ
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