Le constat est partagé par tous : la place Calixte-Camelle est    aujourd’hui à des années lumière de ce qu’elle pourrait être. C’est à dire une place conviviale, au coeur d’un quartier à l’identité forte. Au lieu de cela, elle est la plupart du temps vide de vie et d’animations. 

Seuls le marché du jeudi matin et quelques manifestations ponctuelles viennent mettre à profit cet espace libre. Depuis un certain temps, la place connaît aussi des problèmes de petite délinquance. Si le diagnostic est partagé, le consensus sur les remèdes peinait jusqu’ici à se dessiner. Il semble toutefois que le dossier progresse.

Petite délinquance
Quelques dépôts de plainte en 2015, des sollicitations verbales, quelques tentatives de vol et des nuisances sonores (rodéos...). La place Calixte-Camelle est loin d’être un lieu de grande délinquance, mais un groupe de jeunes (et de moins jeunes) y a élu domicile depuis l’installation de caméras de surveillance autour de la salle Jean-Dauguet. Ils s’y retrouvent, boivent, consomment et vendent des stupéfiants. Une réunion riverains-Ville-Préfecture s’est tenue sur le sujet en 2015. La présence -préventive et répressive- de la police nationale et municipale y a été accrue, un arrêté d’interdiction de consommation d’alcool sur la voie publique la nuit est en cours de signature, et la Ville étudie le financement (pas encore trouvé) de l’installation de caméras de video-protection. L’éclairage sera changé fin 2016 et les services compétents mènent aussi une réflexion sur des aménagements urbains qui pourraient dissuader les rodéos en voiture. « La Métropole nous propose trois scénarios “techniques” qui seront à rapprocher des scénarios “pratiques” construits par les riverains», explique le maire de quartier Jérôme Siri.

Faire revivre la place
Car parallèlement à cette question de la petite délinquance, il y a surtout un débat de fond dans le quartier sur le réaménagement de la place, voire sa reconfiguration. Deux associations sont particulièrement impliquées : Calixte Coeur de Bastide et BastID. Bien que leurs membres ne soient pas toujours sur la même longueur d’ondes, elles ont travaillé ensemble sur leurs points d’accord, de façon à pouvoir proposer à la mairie des solutions qui font consensus aussi bien chez les commerçants que chez les riverains (dont les intérêts sont parfois divergents). Il pourrait s’agir de rapprocher la place des façades nord (côté avenue Thiers) pour éviter l’effet rond point ; ou bien surélever la place pour mieux l’isoler de la circulation automobile. Récemment, le quartier a vu l’arrivée du stationnement payant, qui a créé pas mal de remous. La Ville attend d’en mesurer l’impact sur le stationnement autour de la place pour, ensuite, tester les scénarios proposés par les associations. Et peut-être, enfin, lancer le chantier de revitalisation de la place.• S.Lemaire

Photo archives Philippe Taris / Sud Ouest