C’est assurément l’une des particularités du quartier, et sans doute une de ses caractéritiques que les habitants apprécient le plus : la verdure des bords de Garonne. On a fini par l’oublier mais il y a encore quelques années, les quais rive droite n’étaient pas plus engageants qu’un terrain vague boueux. Aujourd’hui, ils connaissent (presque) autant de succès que leurs voisins d’en face sur la rive gauche.

Sauf que sur la rive droite, il y a des grandes pelouses sou sles arbres sur lesquelles on peut étendre sa nappe pour pique-niquer et même sa serviette pour bronzer. Au point que certains dimanches de printemps ou lors des belles soirées d’été, les bandes de gazon du quai des Queyries sont littéralement bondées. Il faut presque jouer des coudes pour poser un coin de fesse dans l’herbe, à se croire sur la grande plage de Lacanau un 15 août.
Certains habitants « historiques » du quartier en viennent d’ailleurs à regretter le temps où la rive droite faisait figure de repoussoir. « Aujourd’hui, les gens de la rive gauche se donnent tous rendez-vous ici pour pique-niquer. Alors qu’avant, ils n’auraient même pas envisagé de franchir le pont de pierre » râle Stéphanie, qui vit à la Bastide depuis plus de 15 ans.
Sophie habite avec son fils de 8 ans dans une grande résidence du quai des Queyries. Son appartement possède bien un balcon mais comme il est situé au rez-de-chaussée, il n’est guère lumineux. « C’est vrai que si on veut profiter de l’extérieur, on va au Jardin botanique ou sur les quais. C’est presque notre jardin » plaisante la maman. Nadège vit elle aussi à la Bastide et comme beaucoup d’habitants, c’est une afficionado des quais. « Dès qu’il fait beau, je vais m’y balader. Et puis, il faut bien dire que c’est quand même là qu’on a la plus belle vue sur Bordeaux » rappelle la quadra. « Et on peut y profiter du soleil plus tard que sur le quai rive gauche. En fait, le seul point négatif, c’est que le spot commence à être trop connu ! »

Le “Parc aux Angéliques”
Heureusement, il y a de la place sur le ruban vert qui se déroule sur les quais rive droite, dont les diverses parcelles constitueront au final le Parc aux Angéliques, reliant le pont-Saint-Jean au pont Chaban-Delmas. Si les pelouses de Queyries sont aujourd’hui les plus prisées, la partie située au niveau du quai de Brazza, après le city-stade, offre une ambiance différente. L’espace est scindé par des plantations d’arbres, en bandes perpendiculaires à la Garonne, comme souhaité par le paysagiste Michel Desvigne. Sur ces terrains rachetés au port autonome, l’espace est repris peu à peu sur les emprises des entreprises. En face de Darwin, une prairie permet d’accueillir les chapiteaux des cirques de passage.
Au sud, de l’autre côté du pont de pierre, le Parc aux Angéliques s’est agrandi de la « séquence Deschamps », première réalisation du futur quartier Garonne Eiffel. Si tout autour, on ne trouve encore que des infrastructures routières, des hangars abandonnés ou des parkings d’entreprises, le parc tout en longueur (700m) et son allée sous pergola accueillent déjà les promeneurs curieux. La foule, ce sera pour plus tard. •