Saint-Eloi : le pari Popins, pari gagné Imprimer
Lundi, 04 Juillet 2016 06:00

 

photo copieInventeur du Popins - le porte-parapluie pour vélo indispensable à Bordeaux - et gérant de la boutique de cycles au pied de la Grosse Cloche, Thomas Cellier fait aujourd’hui partie des commerçants historiques du quartier.

 

Il est arrivé rue Saint-James en 2002, une époque où elle n’était même pas piétonne et n’avait franchement pas bonne réputation. « J’arrivais de Paris pour m’installer à Bordeaux. J’ai bu un pot au bar rue Saint-James et je me suis dit : Je veux être là ! » A l’époque, on ne se bousculait pas pour s’installer dans le coin et le néo-Bordelais a vite trouvé un local, dans lequel il a ouvert… Ze Zem, le premier café jeux de la ville. Car, à ce moment-là, le vélo est pour lui un moyen de se déplacer, une passion mais pas encore un gagne-pain. En 2010, il vend Ze Zem qui deviendra Jeux Barjo, part quelques mois en Afrique et revient à Bordeaux avec l’envie de monter une nouvelle affaire. Il parle de son idée de porte-parapluie à un copain qui trouve ça génial et lui propose de s’associer. Popin’s était lancé. « En fait, l’idée du porte-parapluie vient du Japon, précise Thomas Cellier. Lors d’un voyage, j’avais vu des porte-ombrelles sur les vélos là-bas. On a modifié le système pour qu’il soit plus résistant et adapté aux cadres européens. On a déposé le modèle et c’était parti. »

Pour vendre ses Popin’s, Thomas Cellier trouve un nouveau local dans la rue Saint-James. « Au départ, ce devait être simplement un atelier. Et puis, les gens s’arrêtaient, nous demandaient des conseils. Alors, on a commencé à vendre d’autres accessoires pour vélos. » Aujourd’hui, Popins est distribué dans une centaine de points de vente en France et quelques uns à l’étranger. Mais la marque reste indissociable de la boutique et du quartier où elle a vu le jour. 

Le meilleur emplacement

« Popins reste quand même très local, relativise son créateur. Ca commence à pas mal marcher à Strasbourg mais à Paris, on est très mal distribué. Il faudrait qu’on se concentre là-dessus. Mais en ce moment, on développe plutôt le magasin. » Car la nouvelle boutique ouverte en octobre dernier, au pied de la Grosse Cloche cartonne. Pour répondre aux sollicitations des touristes, le magasin devrait proposer en plus de tout le reste, des vélos à la location d’ici quelques semaines. 

Thomas Cellier est conscient d’avoir « le meilleur emplacement de Bordeaux pour les vélos » mais s’il reste fidèle à la rue Saint-James, il pense aujourd’hui qu’elle a un peu perdu son âme. « A une époque, les commerces changeaient souvent, on disait que c’était une rue maudite. Mais maintenant, c’est de la folie. Le prix des pas-de- porte est indécent. Et l’ambiance a complètement changé. Avant, on pouvait jouer au Molky dans la rue. Tout le monde se connaissait. Aujourd’hui, il n’y a plus que des touristes. » Et le commerçant de citer l’exemple, d’un petit appartement vendu récemment dans la rue et qui est devenu « une chambre d’hôtel sur Air BnB ». • Stéphanie Lacaze

Photo : Derrière ce parapluie se cache un commerçant bien connu dans le quartier... (crédit : SLA)