Saint-Eloi : l'Auberge musicale offre une cave pour refuge Imprimer
Mercredi, 06 Juillet 2016 23:30

Auberge musicale copieQuel musicien bordelais n’a pas craint les regards lourds de reproches de ses voisins après une session d’une heure dans son salon ? Née en octobre 2012, l’association L’Auberge Musicale propose aux musiciens (et aux artistes en général) de disposer d’une cave insonorisée, située au 22, rue Buhan, au coeur du quartier Saint-Éloi.

Moyennant une adhésion annuelle de 15€, ceux-ci peuvent répéter leurs chansons ou leur pièce de théâtre par exemple, mais aussi donner des cours artistiques ou venir faire des résidences journalières en toute sérénité. 

« Quand on a découvert l’existence de cette cave, on s’est dit que ce serait un lieu idéal pour répéter », raconte Sylvain, président de l’association et chanteur du groupe Blue Bombay, dans lequel il joue avec d’autres membres du bureau de l’asso, qui compte sept bénévoles. « On a donc investi de l’argent pour effectuer des travaux, faire l’électricité, car à la base, il n’y avait rien. Et puis on s’est aussi dit que le lieu pouvait répondre à la demande de gens qui cherchaient un local qui ne coûte pas cher. Ici, on loue la cave pour 5€ de l’heure, contre environ 8€ ailleurs. »

Faire du bouche-à-oreille

Ne recevant aucune aide financière ni subvention, l’Auberge Musicale compte sur ses adhérents pour s’auto-financer et payer le loyer de sa cave. « Depuis le début de l’aventure, on a eu environ 1000 adhérents », indique Sylvain. « Globalement, on rentre dans nos frais », ajoute Mathieu, trésorier. Aujourd’hui, une dizaine de groupes occupent régulièrement la cave. 

Et si les jeunes sont majoritaires, l’Auberge musicale ne ferme pas pour autant ses portes aux autres publics. « Le bouche-à-oreille marche bien, des quinquagénaires et même des gens d’autres pays sont aussi venus ! » se félicite Sylvain, conscient du potentiel du quartier pour faire bouger les choses : « Saint-Eloi, c’est vivant, il y a des points stratégiques comme la place Fernand-Lafargue. Dans notre rue, il y a aussi beaucoup de salles d’expo, bref, il y a du passage et de la vie ici, ça aide ! »

Un pôle culturel ambitieux

Pour se faire connaître et se développer davantage, l’association organise, en parrallèle, quelques soirées ponctuelles : concerts, DJ set, expositions... « En tant que pôle culturel, nous ne sommes pas fermés aux projets, du moment que cela colle avec notre philosophie »,
avance Sylvain. 

Des projets, l’association en a d’ailleurs plein la tête : « A plus ou moins long terme, on aimerait, pourquoi pas, ouvrir une deuxième salle, avoir un bar et une salle de concert et éventuellement créer notre propre festival. » De quoi faire...• EM