St-Pierre - St-Eloi : Coup de jeune pour les Salinières Imprimer
Jeudi, 07 Juillet 2016 06:00

Avis de chantier rue Buhan : le théâtre des Salinières va faire peau neuve pour accompagner son évolution de ces dernières années.

 

 

Pas de panique, ce n’est pas pour demain mais pas loin : c’est tout le mois d’août que le théâtre va être rénové de fond en comble mais, d’ici-là, vous avez jusqu’à fin juillet pour savourer du bon théâtre de divertissement avec « Ouh Ouh », la pièce à fantômes d’Isabelle Mergault mise en scène par Jean Mourière (jeudi-samedi, 20h30, 13-21€).

Mais, en août, portes closes, place nette : tout va y passer, du sol au plafond, moquette, murs, nouveau rideau de scène, nouveaux fauteuils... Des fauteuils des années 60 un peu fatigués certes, après une double vie d’abord au cinéma Jean-Vigo puis depuis 1998 aux Salinières, mais encore en bon état, que le théâtre vend en ce moment, par rang de deux à sept, à des particuliers, des associations, des entreprises (50€ pièce, environ)... Et il en reste quelques-uns, avis aux amateurs !

Pourquoi ce grand lifting ? « D’abord parce qu’il était temps, s’exclame son directeur, Frédéric Bouchet ! Ici, tout est en l’état depuis les travaux de décembre 1998, quand j’ai repris les murs de l’ancien magasin de carrelage Thuon. » De l’entrepôt brut de décoffrage au troisième théâtre de Bordeaux (après le Grand-Théâtre et le Fémina) avec ses 280 places, « il fallait y croire », surtout à une époque où Bordeaux ne comptait presque pas de théâtres privés.

« On continue de surprendre »
Un goût de la prise de risque qui est resté gravé dans l’ADN du lieu et de son patron. « Au début, je pensais produire en propre un ou deux spectacles par an et louer le reste du temps mais, comme personne ne louait, on s’est retrouvé à monter des saisons entières », se souvient Frédéric Bouchet.

D’où le lancement de pièces en début de semaine, ou les paris faits en termes d’artistique : « Sur ce plan, on a beaucoup évolué. Je ne vis que par et pour le théâtre, j’en lis, j’en vois tout le temps et mes goûts sont très éclectiques. Alors tout en restant dans le divertissement et aussi efficace, j’ai voulu ne pas rester que dans le boulevard. Ça a été une chance de rencontrer Jean Mourière et de le faire venir à Bordeaux, il y a six ans. Ses choix, ses idées, ont amené encore des couleurs différentes. De plus en plus de pièces, de plus en plus de récentes, notre image a changé et on continue de surprendre, de plus en plus. Cela nous amène un public nouveau, tandis que nos “habitués” nous font confiance. »

Un appel aux artistes bordelais
Derrière la programmation, « nerf de la guerre », toute l’équipe (technique, décor, costumes, comm’...) a suivi l’évolution. Ne restait qu’à faire avancer le lieu lui-même, la “coquille”... et aussi sa devanture. « Ces prochains jours, nous allons lancer un appel à projets aux artistes bordelais afin de refaire la façade, pour apporter une touche d’originalité dans l’esprit du lieu. » À bon entendeur...

Frédéric Bouchet, qui avait choisi l’endroit par certitude de devoir être en centre-ville pour que les gens puissent boire un verre avant le spectacle et/ou dîner après, reste heureux de son choix. « Le quartier a bien évolué sans devenir trop bobo. Ça reste un village, coincé entre Saint-Michel et Saint-Pierre oui, mais c’est peut-être ce qui le sauve : Saint-Pierre, ça commence à sentir pas mal la frite et la bière... » D’ailleurs, à titre personnel, après cinq années de vie à Bègles, il compte revenir s’y installer. •

Sébastien Le Jeune

 

www.theatre-des-salinieres.com

Photo : Frédéric Bouchet a monté le Théâtre des Salinières en 1998 © SLJ