Gambetta attend son heure Imprimer
Dimanche, 11 Septembre 2016 18:53

20141029 photo LOLO2997On connaîtra le futur visage de la place Gambetta le vendredi 23 septembre. Ce jour-là, les élus du conseil de métropole devront valider le projet retenu par le jury. Trois jours plus tard, le lundi 26, les élus municipaux s’exprimeront à leur tour.

« Cela fait six ans qu’on travaille sur le dossier. On a pris le temps. Mais c’est un projet qui avance bien », lance Laurence Dessertine, maire adjointe du quartier de Bordeaux Centre. Gambetta est l’une des dernières grandes places bordelaises à ne pas avoir été remaniée sous l’ère Juppé. « C’est parce que le tramway n’y passe pas », estime François Diard.

Cet habitant de la place Gambetta, président de l’association SOS Gambetta est de toutes les réunions de concertation depuis 2010. Avec une poignée de riverains au départ, le retraité et son épouse sont montés au créneau quand Keolis, nouveau gestionnaire du réseau de transports en commun, a remanié le plan de circulation des bus. 

Des bus trop nombreux 

«  Avec la création des Lianes, on s’est retrouvés avec plus de 1350 bus sur la place par jour. C’est devenu invivable. » Habitants et commerçants dénoncent alors une pollution et une saleté accrues et des nuisances sonores. Nouvelle gare routière des transports en commun dans l’agglomération, Gambetta voit transiter 16 000 à 17 000 passagers par jour auquel il faut ajouter les nombreux piétons, cyclistes et milliers de véhicules.

A la même période, certains propriétaires reçoivent une lettre de la mairie leur demandant de ravaler leur façade. Située à l’intérieur du périmètre Unesco, la place Gambetta est l’ensemble architectural urbain classé le plus important de Bordeaux après la place de Bourse. Elle est entourée d’immeubles de la seconde moitié du XVIIIe siècle, la plupart classée aux Monuments historiques. Le ravalement y est obligatoire. Mais dans un tel contexte, la sommation passe mal. Certains écrivent au maire. Alain Juppé leur annonce une rénovation complète de la place et leur demande de participer aux différents projets pour le site.

65 candidats 

Mairie, Communauté urbaine et Keolis, en concertation avec les riverains, planchent sur un nouveau plan de circulation. Les premiers changements sont effectifs à l’automne 2012. . « Globalement, aujourd’hui, ça va mieux pour les commerçants à l’est et au nord de la place, ceux au sud et à l’est sont toujours insatisfaits », résume François Diard.

Forte de 230 membres, SOS Gambetta avec le soutien de l’association des commerçants contribue à l’écriture d’un cahier des charges décrivant leur place idéale. « De notre réflexion, cinq grandes lignes sont ressorties, explique François Diard. La future place devra mettre en valeur le patrimoine architectural, être une place jardin, avoir un espace piéton élargi, une circulation apaisée et en diminution. Nous voudrions aussi qu’il y ait plus de lien social » Soumis à concertation publique, ce cahier a été intégré à l’appel à candidature pour le réaménagement.

65 candidats y ont répondu. Un jury présidé par Michel Duchène, élu en charge des grands projets urbains à la métropole, en a d’abord retenu cinq puis deux. Le lauréat aurait dû être choisi avant l’été. A la demande du maire et président de la métropole, les deux finalistes ont légèrement modifié leur projet. Leur copie a été remise cet été. Le projet sera présenté aux habitants et riverains en conseil de proximité le 27 septembre.

Pendant une année, les intéressés pourront donner leur avis sur le réaménagement prévu. « Nous resterons actifs durant cette période », avance le président de SOS Gambetta. Les travaux sont prévus entre 2018 et 2020. Laurence Dessertine, l’élue du quartier aimerait tenir le calendrier : « notre objectif est de livrer la place Gambetta avant la fin du mandat ».• 

Laurie Bosdecher

Photo: François Diard, président de SOS Gambetta, milite pour une place apaisée et végétalisée © Archives Laurent Theillet / Sud Ouest