Crypte Saint-Seurin: une plongée dans l'histoire Imprimer
Vendredi, 16 Septembre 2016 07:00

 

CrypteSaintSeurin2015-5787-SOGBVous êtes férus de religion ou d’archéologie ? Le quartier Saint-Seurin a de quoi vous inspirer ! Autour de la place des Martyrs-de-la-Résistance, la crypte de la basilique Saint-Seurin et le site archéologique éponyme sont à découvrir toute l’année.

Située sous la basilique Saint-Seurin (classée au patrimoine mondial de l’Unesco au titre des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle), la crypte faisait partie d’une vaste nécropole au Ve siècle et porte le nom d’un saint martyr. « Elle s’est créée autour d’un mausolée où l’on mettait les sarcophages des saints êvêques. On a ensuite construit une église romane par dessus », explique Patrick Della Libera, chargé du patrimoine monumental et immobilier à la Ville. Gratuite à la visite, elle a rouvert en septembre 2015 après avoir été fermée pendant 50 ans au public, son accès étant jusque-là réservé à des visites guidées ponctuelles. « Les travaux ont été assez simples. On a posé un caillebotis de métal, remblayé le site de sable, reposé des dalles, amélioré l’éclairage », avance Patrick Della Libera. 

Jessica, une Australienne passionnée d’histoire de passage à Bordeaux, a visité la crypte au début du mois. « Je l’ai découverte par hasard en visitant l’église. La crypte est petite mais très intéressante », souligne la jeune femme qui a surtout remarqué l’imposant tombeau de Saint Fort, un martyr ayant fait l’objet d’un culte populaire à l’époque. « Il y a une vraie demande des touristes et des Bordelais à voir cette crypte. Certains pèlerins viennent de loin pour la visiter », souligne Mr Della Libera.

Sarcophages et mausolées

Représentant l’un des plus anciens vestiges de l’histoire de Bordeaux, le site archéologique de Saint-Seurin, situé à proximité de l’église, remonte au IVe siècle. Découvert par le biais de plusieurs fouilles réalisées depuis le XIXe siècle, il représente une partie d’un grand cimetière paléochrétien. « On a d’abord découvert vers 1909-1910 des sépultures empilées sur deux ou trois mètres de hauteur, de nombreux sarcophages et des mausolées ressemblant à de petites chapelles funéraires », raconte Anne Michel, maître de conférence en Histoire de l’art romain à Bordeaux. Le site sera ensuite remblayé jusqu’à ce qu’une nouvelle fouille dans les années 1960 dévoile la partie aujourd’hui visible au public. 

Plus de 150 sépultures ont été dégagées : « Certaines tombes datent de plusieurs époques, avec des sarcophages de formes différentes. Il y avait des inhumations en pleine terre, mais aussi des tuiles, des amphores, soit des grands vases en terre cuite allongés qui servaient au transport des marchandises avant d’être ensuite réutilisés comme cercueil pour enfants ou nouveaux nés », précise la spécialiste. « Sur Bordeaux, c’est le seul site sur lequel on constate une occupation continue depuis la fin du IVe siècle jusqu’à nos jours. » L’occasion de trouver quoi visiter pour les Journées du patrimoine de ce week-end. • E.M.

Photo: la crypte Saint-Seurin a rouvert l’an dernier après 50 ans de fermeture au public © Archives G. Bonnaud / Sud Ouest