Des propriétaires laissés en plan aux Bassins à flot Imprimer
Lundi, 10 Octobre 2016 06:00

RESIDENCECOTEBASSINGBIls avaient signé pour « une escale de rêve » aux Bassins à Flot, « une construction exemplaire » qui devait leur être livrée fin décembre 2014 : les acquéreurs d’un appartement du programme immobilier « Côté Bassin », porté par le promoteur Kaufman & Broad, ont déchanté en prenant possession des lieux, neuf mois après la date prévue, dans une construction présentant des centaines de défauts touchant aussi bien le bardage en bois que les finitions intérieures, en passant par le débit d’eau chaude capricieux et les parties communes inachevées.

« 2 600 réserves ont été formulées par les propriétaires », explique un des membres du conseil syndical de la résidence préférant garder l’anonymat. Il dénonce « le déni total de Kaufman & Broad dont les interlocuteurs changent sans arrêt – quand il y en a d’identifiés – et qui ne répondent jamais aux courriers. »

2 600 litiges recensés

Anne Bariant, autre membre du conseil syndical, raconte que « le chantier était mal parti depuis le début, sans coordination, avec des prestataires qui ont bâclé le travail ». Elle ajoute, dépitée : « L’entreprise responsable du bardage en bois a depuis déposé le bilan. » Les problèmes ? « Des trous à boucher, des plinthes à rectifier, des fixations à consolider… »  Le premier propriétaire évoque aussi « des endroits où la façade tombe en lambeaux et des volets qui ne ferment pas ».

Invité à répondre à ce mécontentement, le directeur général Grand Sud-Ouest de Kaufman & Broad, Jacques Rubio, concède « un retard de livraison important, pour lequel tous les acquéreurs ont reçu une indemnité, alors même qu’il était dû à des circonstances de force majeure ». Il invoque la découverte inattendue de blocs de béton dans le sous-sol, non détectés lors des sondages préalables, et des périodes d’intempéries entre octobre 2013 et avril 2014, obligeant à des interruptions de chantier réglementaires. Dans cette résidence étiquetée « de standing », il y a certes eu « quelques réserves », résume Jacques Rubio, mais il assure que les finitions sont en cours et que « ce sont des choses qui peuvent arriver ». 

Surprises de l’achat sur plan

Sur la plaquette publicitaire, le programme avait tout pour plaire, à deux pas de la Base sous-marine et à quelques encablures des Vivres de l’Art et du Garage Moderne, entre une résidence étudiante et d’autres immeubles en construction. « Les 106 appartements ont été vendus entre 4 000€ et 4 600€ le mètre carré », détaille un des membres du conseil syndical.

« Heureusement qu’elle rassemble des gens sympas, cette résidence », se console Anne Bariant qui aime son nouvel environnement, un quartier en mutation où elle voit « des familles, des étudiants, des personnes âgées… » Dans le couloir de son immeuble, elle croise, depuis quelques temps déjà, un peintre envoyé par le promoteur immobilier et elle s’inquiète : « Un seul, malgré tout ce qu’il reste à faire ?! J’espère qu’ils vont tenir parole. » • 

Anne Chaput