Moon Harbour, un whisky "made in Bordeaux" Imprimer
Mardi, 11 Octobre 2016 06:00

 

MOONHARBOUREMFabriquer du vin à Bordeaux n’a rien de très surprenant, mais produire son propre whisky, voilà qui relève déjà d’un pari plus audacieux ! C’est pourtant celui que se sont lancés Yves Médina, ancien dirigeant de sociétés informatiques, et Jean-Philippe Ballanger, PDG de la société Jock.

« Nous aimons tous les deux le whisky et l’entreprise. On a constaté qu’il n’y avait pas de distillerie de whisky à Bordeaux. On a donc voulu tenter l’aventure ! Il y a quatre ans, on a commencé à étudier le marché, puis on a visité quelques distilleries en France », avance Yves Medina, qui a monté la société Moon Harbour (Port de la Lune) avec son associé en 2014.

Un duo bien entouré

Pour fabriquer leur propre production, les deux entrepreneurs bordelais se sont entourés d’une fine équipe. John McDougall, un œnologue écossais réputé, les a aidés à fabriquer leur premier whisky, le Premium blended whisky Pier 1. « Celui-ci est déjà distribué depuis mars dernier. C’est une production mélangée, assemblée par John en Écosse, puis on l’a fait finir pendant plusieurs mois dans des fûts de Sauternes. Aujourd’hui, on le vend surtout en Gironde, dans des restaurants, chez les cavistes, etc. » 

à terme, les deux entrepreneurs tablent sur la fabrication d’une gamme de 7 à 8 produits Moon Harbour conçus en Gironde. Pour l’heure, de l’orge a déjà été planté aux alentours de Saint-Jean d’Illac. Le vieillissement se fera dans des fûts fournis par les professionnels de plusieurs châteaux du bordelais. Quant à leur distillerie, elle sera installée en 2017 dans un bunker désaffecté de la Seconde Guerre Mondiale située sur le Boulevard Alfred Daney, près de la Base Sous-Marine de Bordeaux. « Ce site n’a quasiment pas servi. à l’intérieur , une cuve de 11 mètres de diamètre servait à stocker le gasoil des sous-marins. On va s’en servir de chais de vieillissement. Il y aura deux modules sur le site : la boutique d’un côté et l’espace production de l’autre, avec deux alambics fabriqués par le Béglais Jean-Louis Stupfler. » Les travaux de construction démarreront dans trois semaines. Objectif : ouvrir pour Vinexpo 2017.•  

Emeline Marceau

Photo: Yves Médina, devant le futur site de production, un ancien bunker ©EM