Jean-Denis Géron : le bénévolat en bandoulière Imprimer
Jeudi, 08 Décembre 2016 06:00

« Je suis arrivé en 1972 à Saint-Augustin. J’ai été instituteur puis directeur de l’école Flornoy pendant presque toute ma carrière. » Jean-Denis, dit Denis, Géron déroule la pelote. Il est l’un des fondateurs, avec Jean-Louis David et quelques autres de la maison de quartier des Jeunes de Saint-Augustin (JSA), allée des Peupliers, au début des années 80.

A la retraite depuis 11 ans, ce bénévole habite à quelques dizaines de mètres de la structure. Les JSA et l’engagement associatif sont toute sa vie. Une aventure dans laquelle s’est aussi beaucoup impliquée son épouse.

 

Les choses n’ont pas été forcément simples dans les années 70. « A l’époque, les enfants de l’école publique et de l’école privée ne se mélangeaient pas. Moi je m’occupais du patronnage de l’école laïque. » Chaque communauté œuvrait dans son coin. A la fin de la décennie, il est approché par Jean-Louis David qui le sollicite pour créer une maison pour le quartier qui permettrait de sauver les clubs sportifs des JSA, alors sous patronnage catholique.

Denis Géron, le laïc, hésite, consulte, puis dit oui. « Nous avions tous à y gagner. Mais il a fallu convaincre que ça pouvait marcher en permettant à chacun de garder ses convictions. On s’est retrouvés en réunion avec des parents de l’école publique et des parents de l’école privée. On n’avait jamais vu ça dans le quartier.» Depuis 35 ans, la dite maison insuffle des valeurs de solidarité, de partage et de respect à Saint-Augustin. « Je pense que sa réusssite tient beaucoup aux hommes et aux femmes qui ont été là au départ », estime l’ancien directeur d’école. Il cite les noms de Denis Lacampagne, Michel Coullange, Jacques Deveaux et Jean-Louis David.

Valeurs de partage

Il raconte comment les instituteurs des école et les animateurs de la maison de quartier ont appris à travailler ensemble, Il se souvient des week-ends passés au service des JSA, les salles préparées, animées puis nettoyées, ces repas partagés et cuisinés pendant des heures par des bénévoles. «Et ces repas, on les payait !»?Denis Géron n’était pas « basket », sport emblématique des JSA, mais « foot ».

Il a aussi beaucoup skié avec des enfants des JSA dans les Pyrénées pendant les vacances scolaires. « On emmenait et payait le séjour de nos familles, on faisait ça bénévolement et on en faisait profiter les gamins du quartier qui ne pouvaient pas partir en vacances. »?Aujourd’hui, l’ancien directeur d’école a pris un peu de recul mais participe toujours de manière active à la vie du quartier. Quand on habite allée des Peupliers, il est difficile de sortir de chez soi sans croiser une personne impliquée de près ou de loin dans les JSA. •  LB

Photo : Jean-Denis Géron, dit Denis, 67 ans, ancien directeur d'école, pilier de la maison de quartier des JSA ©LB