Rue Borie, des chais devenus musée Imprimer
Vendredi, 27 Janvier 2017 06:00

L’ouverture de la Cité du vin, à quelques centaines de mètres, aurait pu faire mettre la clé sous la porte au musée du vin et du négoce. L’établissement, 41 rue Borie, n’en prend absolument pas le chemin.

 

 

« En 2016, nous avons accueilli 25 000 visiteurs, annonce Grégory Pécastaing, président de l’association Bordeaux Historia Vini qui gère les lieux. Notre fréquentation continue d’augmenter. Nous profitons de la progression du nombre de touristes à Bordeaux. »

Dans l’ancienne maison Calvet, ce passionné, Pauline et Maria, les deux employées, retracent l’histoire des négociants à Bordeaux, intimement liée à celle du quartier des Chartrons. À la fin du XVIe siècle, les Hollandais sont les premiers à venir s’installer sur ces terres marécageuses pour faire le commerce du vin. Ils chassent des moines chartreux. Le quartier des Chartrons tirerait d’ailleurs son nom de l’ancienne présence de ces religieux sur ces terres. « À une époque, on employait souvent le terme de “chartronner” à Bordeaux, explique Grégory Pécastaing. Cela voulait dire aller se balader aux Chartrons. »

Dans trois caves semi-enterrées, le musée du négoce et du vin, ouvert depuis 2008, présente une collection d’objets historiques et des témoignages sur le commerce des vins de Bordeaux à travers les siècles. Hollandais, Anglais et Allemands ont successivement investi entre le XVIIe et le XXe siècle les Chartrons où ils ont construit immeubles et chais pour entreposer le vin, le faire vieillir puis le vendre.

L’histoire des Chartrons
« Nous sommes en fait assez complémentaires avec le musée d’Aquitaine et la Cité du vin », estime Grégory Pécastaing. Ses équipes accueillent peu de Bordelais. Une grande partie des visiteurs est d’origine étrangère. « Nous pouvons les accueillir en dix langues », précise-t-il.

Insatiable sur l’histoire des vins de Bordeaux, négociant lui-même, le maître des lieux raconte comment le soufre a révolutionné l’élevage du vin en barrique ou comment la mention « Retour des Indes » sur les étiquettes a pendant une période fait grimper le prix des bouteilles. « Le roulis des bateaux fait vieillir plus vite le vin, explique-t-il. Cela n’a rien à voir avec l’Inde mais c’est lors d’un voyage dans ce pays qu’un Bordelais s’est le premier rendu compte que son vin était devenu meilleur après la traversée des océans. » Le musée fourmille de ce type d’anecdotes.

La visite peut se faire en individuel ou en groupe. Elle se termine toujours par une dégustation. « À notre échelle, nous pouvons faire du sur-mesure », dit-il. Le musée est ouvert tous les jours de 10h à 18h (sauf le jour de Noël et le 1er de l’an). •

Laurie Bosdecher

 


www.museeduvinbordeaux.com

 

Photo : Grégory Pécastaing, président du musée, et ses équipes © LB / BORDEAUX7