Isabelle Camus : « Les Chartrons, mon ADN » Imprimer
Vendredi, 27 Janvier 2017 06:00

Isabelle Camus fait partie de ces gens qui saluent au moins dix personnes lorsqu’elle se promène dans son quartier. Rencontre avec une blogueuse chartronnaise aux airs british.

 

Elle n’est pourtant pas bien grande, mais on la repère de loin dans la grisaille de ce jour de janvier : parapluie rouge, vélo jaune, Isabelle s’approche. Arrivée à votre hauteur, on découvre quelques détails amusants : des tasses de thé illustrent ses collants alors que des têtes de chat habillent ses souliers.

Ce petit bout de femme à l’allure fantaisiste est un des piliers du quartier : « Les Chartrons font partie de mon ADN » annonce-t-elle. Fine observatrice de la vie chartronnaise, Isabelle Camus a été correspondante du quartier pour « Sud Ouest ». Amoureuse de ses rues, elle a poursuivi cette activité en lançant son blog « Chartrons’ Place To Be » – un titre en anglais qui révèle l’attrait d’Isabelle pour le monde anglo-saxon : « J’ai toujours aimé l’Angleterre. J’avais des voisins anglais quand j’étais petite, et j’allais là-bas à toutes les vacances ».

Aujourd’hui, l’atmosphère British enivre toujours Isabelle qui, en toute logique, a fait de « Paul’s Place » un de ses QG. Ce salon de thé tenu par un Anglais pur souche est une des « places to be » [endroits où être absolument, NDLR] des Chartrons.

“Boboïsation”
Voilà plus de 30 ans qu’elle a débarqué ici, grâce au père de ses aînés, un ébéniste – le genre d’artisan qu’on croise souvent aux Chartrons, ancien quartier des tonneliers. « À l’époque, ici, c’était le bronx, raconte Isabelle. Les façades étaient noires, il y avait énormément de circulation, on trouvait encore des bars à prostituées sur les quais. »

Cela dit, l’ambiance était chaleureuse : « Il y avait une grande mixité sociale. Quand j’ai eu ma première fille, j’allais souvent à la PMI puis à la halte-garderie du foyer fraternel. Toutes les cultures s’y croisaient », se souvient-elle. « Aujourd’hui, les Chartrons reste un quartier où tous les corps de métiers se rencontrent. Il y a également une riche vie associative et culturelle, constate Isabelle. Mais le quartier se “boboïse” de plus en plus et beaucoup de Parisiens s’installent ici. »

Marraine d’un Bat3
Si elle craint que les Chartrons perdent un peu de leur âme d’antan, Isabelle sait en apprécier l’évolution : « Au départ, j’étais contre l’arrivée du nouveau pont. Et puis finalement, c’est grâce à lui que je me suis mise à aller régulièrement rive droite. Je fais souvent la boucle d’un pont à l’autre à vélo. Sinon, quelle que soit ma destination, je passe toujours par les quais, raconte celle qui ne se déplace jamais sans son biclou. Je ne m’en lasse pas. Je reste émerveillée par la beauté de ce paysage. Les quais sont vraiment mon lieu préféré. ».

L’arrivée des Bat3 a également été saluée par la cycliste : « Ce sujet me tenait à cœur car j’ai toujours voulu revoir des bateaux sur la Garonne. J’ai été la marraine du troisième Bat3 », raconte-t-elle fièrement.

Et si vous ne la croisez pas sur son vélo, c’est sur la toile que vous la retrouverez à coup sûr, à travers son blog « Serial blogueuse » où se loge désormais sa rubrique « Chartrons’ Place To Be ». •

Marie Blanchard

www.serialblogueuse.com

 

Photo : Isabelle Camus, une (fière) allure qu’on reconnaît à des kilomètres © Bordeaux7 / MB