En piste avec... alfredo beautour, dompteur Imprimer
Jeudi, 03 Février 2011 20:47

«Je n’aime pas le terme de dompteur. Et celui de dresseur non plus car je ne leur apprends rien !». Fils de dresseur, Alfredo Beautour préfère parler «d’ami des animaux». Le quadragénaire qui a rejoint le cirque Arlette Gruss l’an passé, baigne dans le cirque depuis son enfance de Jean Richard à Pinder. La région bordelaise ne lui est pas inconnue, puisque son oncle à Ambarès travaille avec des panthères. Des animaux de toutes sortes, des lions en passant par des petits ours, Alfredo en a vu passer dans son jardin et même dans son salon. «On jouait avec alors que d’autres s’amusent avec des chiens ou des chats», plaisante l’homme, sous le regard des tigres en cage. «Ils grandissent si vite et s’ils font mal, c’est sans le vouloir. Le plus triste c’est de les perdre après 25 à 30 ans de captivité». Ses «amis» du moment ce sont Népal, Blue et consorts, des tigres Golden (roux), du Bengale et, plus rares, des tigres blancs qui pèsent près de 260 kilos. Leur journée, comme celle d’Alfredo, s’avère intense : dès le lever, place au nettoyage puis au repas vers 8h30. Au menu : viande avec huile de morue, riche en vitamines pour leur poil, et parfois, des oeufs, du lait et de l’herbe pour «la purge». Une alimentation parfaite pour se préparer au show. Le numéro de 7 minutes est d’ailleurs renforcé depuis cette semaine par 5 tigres qui ont reçu un clown d’or à la 5ème édition du festival du cirque de Monté-Carlo. «Chacun possède son propre caractère. Certains jours, ils sont en chaleur, d’autres, ils sont faignants. Il faut donc se calquer sur leur humeur, c’est plutôt eux qui nous dressent finalement ! Si un accident survient, c’est la faute de l’homme », reconnaît l’intéressé toujours conscient du risque lié à la profession. En réalité, tout est basé sur la confiance entre les deux êtres plutôt que sur l’entraînement. «Se rouler par terre, se cabrer, sauter, ils savent déjà le faire», explique ainsi le dompteur. Il les guide simplement avec un petit bâton muni de viande à son extrémité et une chambrière, utilisée aussi pour le dressage des chevaux.

Sacrifice journalier

Et quid des polémiques sur le traitement des animaux en captivité ? «Brigitte Bardot aime les animaux mais moi aussi ! Sans information, les gens ne peuvent pas comprendre. Pourtant, c’est un véritable sacrifice, je ne pars en pas en vacances, je n’ai pas de week-end mais je défends ce métier en voie de disparition». Une passion qui se transmet de génération en génération. Sauf que pour l’heure, Alfredo n’a pas de successeurs. «Mes enfants ce sont les félins». A quelques minutes du spectacle, c’est justement bientôt le moment de lâcher les fauves. •

Carine Caussieu

«Poussière d’étoiles», jusqu’au 13 février.
Infos et résa : www.cirque-gruss.com