de sophia girabancas pérez, galeriste privée Imprimer
Lundi, 14 Février 2011 21:23
Ce soir-là, la galerie Cortex Athletico orchestre un vernissage privé de l’exposition «Méfiance». Il réunit collectionneurs et fidèles des lieux. Sophia Girabancas Pérez est donc dans les startings blocs à quelques heures de cette manifestation précédant le vernissage public. En plein montage et finalisation de la signalétique, elle se voit chargée de concevoir le plan de l’expo. En urgence. De fait, des informations sur des fétiches africains ont tardé à arriver. Quant aux prêts d’oeuvres (dont la Madone du Frac, une des pièces les plus empruntées), ils ont été accordés un mois avant. C’est lors d’un stage pendant sa dernière année de Sciences Po qu’elle a appréhendé le fonctionnement de la structure. «Cela m’intéressait de voir le côté privé de l’art contemporain, un sujet tabou peu abordé au sein de ma formation», admet la jeune femme. Séduite par la souplesse de la galerie, à la fin de son cursus, elle rejoint donc Thomas Bernard, le directeur, qui a monté la galerie sur le modèle d’une association. Depuis octobre 2009, Sophia y gère la communication des artistes et la partie administrative. Une tâche qui implique de proposer à des structures publiques ou des fonds régionaux les oeuvres des 12 artistes qui travaillent avec le lieu. Et de se préoccuper de la conservation et l’emballage des pièces. Officiellement, l’ancienne ouvreuse du Tnba (qui a longtemps hésité avec le milieu du théâtre) fait l’ouverture des locaux. Toutefois, l’intéressée ne compte pas ses heures.

De foires en foires
«Sauf lors du montage et des vernissages qui permettent de tisser son réseau, nous sommes vissés à notre ordinateur. Pour les foires, nous pouvons flirter avec les 150 heures de boulot par semaine», poursuit la jeune femme. Justement, depuis son arrivée, en octobre 2009, elle a ainsi participé à de nombreuses foires : de la Fiac à celle de New-York ou encore Bâle. «Cela reste un événement commercial mais qui aboutit sur de nombreux contacts et clients». En amont, la tâche s’avère également fastidieuse : il faut remplir les demandes environ six mois à l’avance et la location de stand équivaut environ à 22 000 euros. «Pour l’instant, on est déficitaires», reconnaît ainsi Sophia. «En général, le métier exige de maîtriser une bonne dose de stress et d’être disponible en période de rush. Le milieu de la culture s’organise aussi de bric et de broc mais à la différence d’un musée, nous sommes les premiers à avoir l’oeil sur l’oeuvre d’un artiste à sa sortie d’atelier». Et si la galerie se révèle jeune, elle multiplie les activités et tente de ne pas rester «vide» plus de deux mois. Voilà pourquoi l’après-midi est loin d’être finie pour la jeune femme. Liste des prix, impression des textes de présentation et rangement sont encore au programme • C. Caussieu
Cortex Athletico, 20 rue Ferrère, entrée libre