Le Grand-Théâtre attend Ariane et Zerbinette Imprimer
Mercredi, 16 Février 2011 01:14

Comment faire cohabiter comédie et tragédie dans un unique opéra baroque ? C’est le défi que s’étaient lancé, au tout début du XXe siècle, Richard Strauss et son librettiste Hugo Von Hofmannsthal.

Après diverses péripéties, il en a résulté «Ariane à Naxos», qui sera à l’affiche de l’Opéra National de Bordeaux la semaine prochaine dans une mise en scène signée Roy Rallo et sous la direction musicale de Kwamé Ryan. Cet opéra en deux parties (prologue + un acte), s’il n’est pas le plus joué du répertoire de Richard Strauss, est devenu l’un des symboles du «théâtre dans le théâtre». Car «Ariane à Naxos» dévoile au public ce qu’il n’a pas l’habitude de voir : le processus de création et les coulisses de la représentation théâtrale. Strauss nous y emmène chez l’homme de plus riche de Vienne, qui a commandé «Ariane» à un jeune compositeur. Mais pour ne pas rater l’heure du feu d’artifice, il décide de faire jouer en même temps le divertissement théâtral qu’il avait aussi prévu. Sur scène, Ariane désespérée d’avoir été abandonnée par Thésée se fait donc consoler par une Zerbinette qui lui vante les délices de la vie. En coulisse, le compositeur suffoque de voir sa création ainsi profanée.
Ariane à la Factory
Pour sa première production originale en France, l’américain Roy Rallo a conçu une scénographie résolument moderne qui transpose l’Ariane baroque dans l’univers de l’art contemporain. Un espace blanc, sorte de friche industrielle qui «s’inspire de la Factory de Warhol, du laboratoire de création de Robert Wilson, et de la tendance actuellement en vogue chez les gens extrêmement fortunés de construire chez eux leur propre galerie», explique Roy Rallo. à découvrir la semaine prochaine sous les ors du Grand-Théâtre• Du 23 février au 3 mars. De 8 à 80€. Infos et résa: 05 56 00 85 95