DJ Click : l’homme aux platines tziganes Imprimer
Jeudi, 17 Mars 2011 20:59
Il est en quelque sorte l’invité d’honneur du Festin qui se déroule cette semaine à Créon. DJ Click se produira ce soir sur la scène du centre culturel pour l’avant dernière soirée du festival. N’allez pas y voir un virage electro dans la programmation du Festin, qui reste bien ancré dans le domaine des musiques du monde. Mais il s’avère que DJ Click, avec ses mixes sans frontière, pratique le métissage musical à un niveau avancé. Il le prouve dans  « Click here, Delhi to Sevilla », un album digital retraçant ses pérégrinations musicales en tziganie.

De l’humain dans les machines
DJ et producteur, Click a commencé par naviguer dans les cultures electro et hip-hop avant de basculer dans l’univers des musiques du monde. «J’ai fait quelques rencontres décisives il y a une dizaine d’années qui m’ont fait dire que je ne voulais plus jamais faire de la techno « simple », sans mélanger de l’humain à la musique électronique. ça ne m’intéressait plus ». Il a multiplié les expériences musicales avec des artistes marocains, brésiliens ou africains. Puis il a rencontré l’actrice Rona Hartner. « Pour l’album que nous avons fait ensemble, elle m’a ouvert les portes de la Roumanie. Quand on tombe dans l’esprit Tzigane, on ne peut pas en ressortir. Ces gens ont 1000 ans d’histoire derrière eux, tous les jours vous rencontrez de nouveaux groupes, de nouveaux instruments ». Fasciné, DJ Click a entamé un long voyage en terres tziganes, depuis l’Inde jusqu’à l’Espagne. «J’ai visité beaucoup de pays, rencontré beaucoup d’artistes et travaillé avec plein de fanfares, raconte-t-il. Cela fait huit ans que je m’intéresse aux musiques tziganes, je commence à bien connaître cet univers. Sa musique, mais aussi tout ce qui va autour : comment il faut respecter la famille, comment il faut boire...» De ses rencontres il a puisé la matière de ce double album de 27 pistes, disponible uniquement sur internet. « La musique Tzigane, d’où qu’elle vienne, est vraiment sur le débit. Elle  se marie très bien avec l’électronique. Moi je fais le batteur, j’apporte le côté moderne à cette musique 100% acoustique ». Il en fera une démonstration grandeur nature ce soir à Créon, puisqu’il se produira notamment en «live» avec le Taraf de Haïdouks quartet, l’une des formations les plus connues de Roumanie. A chaque fois, c’est une grande aventure pour le DJ. « On a fait un concert ensemble il y a quelques mois. On avait prévu des balances... autant vous dire qu’il a fallu y renoncer. » •
Sophie Lemaire

Le Festin, centre culturel de Créon, à partir de 20h. 13-15€.