La semaine du FAB : Le théâtre reprend ses droits Imprimer
Lundi, 10 Octobre 2016 05:00

C’est parti pour une deuxième semaine du côté du FAB, le Festival international des arts de Bordeaux-Métropole. Autant la danse était en vue la semaine passée, autant le théâtre prend le dessus ces prochains jours.

 

Et une nouvelle fois, on voguera à la croisée du local et du mondial. Mondiale, la renommée de Tiago Rodrigues accueilli jeudi et vendredi au Carré de Saint-Médard-en-Jalles : le metteur en scène portugais s’empare du monument de Flaubert « Madame Bovary », ode à la femme passionnée, libérée. Son parti pris, y mettre aussi de la distance en introduisant des extraits de lettres de l’auteur et du procès littéraire intenté à son encontre pour mieux révéler l’hypocrisie d’une époque... non sans y glisser quelques notes d’humour (jeudi 20h, vendredi 21h, 18-24€).

De son côté, le TnBA fait coup double. Dès demain et jusqu’à samedi (20h, 19h samedi, 10-25€), l’auteure et metteure en scène bordelaise en pleine trajectoire ascensionnelle Anna Nozière nous tressera une de ces comédies familiales dont elle a le secret : « Les Grandes Eaux », c’est l’histoire d’une tentative de rituel de résurrection tenté sur Patrick, mort étouffé par une paupiette de veau, base d’une réflexion sur le sens de la vie, l’univers et le reste. Pendant ce temps (jeudi et vendredi 20h, samedi 19h, 10-25€), le duo estonien Maike et Iggy Lond-Malmborg entonnera ses « 99 Words for Void » (« 99 mots pour vide »), une performance ubuesque dans l’âme née dans le traumatisme de l’après-Charlie Hebdo, où ces preux chevaliers de nos valeurs fondamentales entendent rappeler que l’art en général et le théâtre en particulier doivent être les espaces de toutes les expressions.

De l’atypique, de l’atypique... et du cirque
Enfin, toujours au rayon théâtre, on verra de jeudi à samedi à Cenon une réunion de deux Syriens pour une création « dans un lieu improbable » (indiqué lors de l’achat du billet – jeudi 18h, vendredi-samedi 20h, 5€). Sous la plume d’Abdulrahman Khalouf et la direction d’Amre Sawah, l’écrivain et dramaturge récemment installé à Bordeaux, « Sous le pont » retrace le destin tragique de Jamal, chassé de son pays pour ne trouver aucune place ailleurs, en Europe.

Autre lieu atypique, la Vacherie de Blanquefort, ferme-modèle ouverte à la culture, pour du théâtre tout aussi atypique. Dans « Ce que je sais du blé », le duo italien du Teatro Delle Ariette montre toute l’étendue de son savoir-faire de « paysans-comédiens ». Une pièce qui se déguste donc, dès vendredi et jusqu’au jeudi suivant (20h, 22-28€, dégustation incluse), avec en prime des ateliers “cuisine et théâtre” samedi et dimanche dès 10h (20h).

Rarement voire jamais utilisés à ces fins, encore, le préau de la gare de Pessac, le manège de la Société hippique d’Aquitaine au Taillan-Médoc et le Château Brignon de Carbon-Blanc, successivement théâtres, dès demain et jusqu’à jeudi (entre 18h et 19h), de concerts d’un Chœur de l’Opéra qui, lui, a montré son appétit pour les escapades. Au programme, « Adam’s Lament », l’un des sommets du compositeur contemporain estonien Arvo Pärt. Et c’est gratuit, tout comme les facéties chorégraphiques en déambulation de notre Cie Volubilis, à découvrir samedi dès 10h à Saint-Médard et dimanche à partir de 16h au départ de Stalingrad, à Bordeaux.

Last but not least, l’un des spectacles sans conteste parmi les plus fédérateurs du festival : « Bestias », de Baro d’Evel Cirk (dès demain et jusqu’à samedi, 19h30, 18h samedi, 10-18€. Du nouveau cirque né à cheval sur les Pyrénées qui met au casting huit acrobates hors-pairs, des oiseaux et des chevaux. •

Sébastien Le Jeune

fab.festivalbordeaux.com

Photo : Une semaine à la dominante théâtre avec notamment le « Bovary » de Tiago Rodrigues © Pierre Grosbois