Pour sa dernière semaine, le FAB part dans tous les sens Imprimer
Lundi, 17 Octobre 2016 06:00

Un titre à prendre dans tous les sens, lui aussi : pour sa dernière semaine, notre nouveau Festival international des arts de Bordeaux-Métropole brasse un large éventail de disciplines et fait appel à tous vos sens.

 

À commencer par « Tout ce que je sais du blé », toujours à l’affiche jusqu’à jeudi à la Vacherie de Blanquefort (20h, 10-28€, dégustation d’une foccacia incluse). Les Italiens du Teatro delle Ariette savent y mêler nourritures spirituelles et terrestres dans un spectacle engagé qui leur ressemble : la troupe a choisi de vivre en véritables “paysans-comédiens”. Cet appel au (bon) goût, on le retrouvera aussi en clôture du festival avec la venue à la Manufacture Atlantique du performer d’origine iranienne Gurshad Shaheman. Lui met le spectateur au centre pour mieux se livrer sur son parcours atypique, pour mieux faire appel à ses cinq sens – et le dîner fait partie du spectacle (vendredi et samedi, 20h, 22€).

Les autres pièces de théâtre lorgneront-elles vers du plus conventionnel ? Même pas ! Bardé de prix, encensé par la critique lors de son passage cet été à Avignon avec son deuxième spectacle, le quintet belge Raoul Collectif invoque toutes ses références poétiques, un paquet de penseurs et son humour foutraque pour tresser « Rumeur et petits jours », comme un pied de nez au système néolibéral (au Carré de Saint-Médard-en-Jalles, demain 20h et mercredi 21h, 10-24€).

Même du jeune public
Son pendant inverse, la critique du totalitarisme hérité du communisme, on le verra dans « Antiwords », performance hors-normes du duo tchèque de la Spitfire Cie affublé de masques géants sur fond de textes absurdes signés Václav Havel (au Glob, demain et mercredi 20h, 6-16€). Enfin, dans « Chekhov’s First Play», le Dead Center irlandais démonte littéralement le « Platonov » de l’auteur russe (réputé impossible, de toute façon) avec un brio acclamé partout – et les commentaires du metteur en scène audibles au casque pour les spectateurs (au TnBA, de mercredi à vendredi, 20h, 9-25€).

De la gastronomie, de la politique, de l’humour... Et l’amour dans tout ça ? Pour un petit supplément de légèreté, on se rendra au Cuvier d’Artigues à la découverte de la nouvelle création de la Cie YMA implantée dans la région. Dans « Les Pétitions du corps », danses hip hop et contemporaine s’entremêlent pour un baiser autour des virevoltes d’Orin Camus et Chloé Hernandez, unis à la ville comme à la scène (demain et mercredi 20h, 6-10€). Samedi on pourra enchaîner les femmes « Corbeaux » de la Marocaine Bouchra Ouizguen (au pôle Brassens de Lormont, 15h et 17h, gratuit) et la performance transgenre « Private » de l’Helvète Alexandra Bachzetsis (au CAPC, 19h, 15-20€).

Autre genre, pour le coup pas représenté jusqu’ici, le spectacle jeune public. En famille et dès 8 ans, on verra l’étonnant théâtre d’argile du Collectif Kahraba libanais mercredi à l’Espace Treulon de Bruges (15h et 19h, 6€). À voir dès 5 ans, « La Possible Impossible Maison » des Britanniques de Forced Entertainment séduira aussi les grands : derrière le duo francophone qui vous font la visite, il y a la magie visuelle des collages de Vlatka Horvat, un régal (photo de Une, Colonnes de Blanquefort, vendredi à 14h30 et 20h, samedi à 16h30, 7-11€).

Musique, maestro(s) !
Pour finir en beauté, la musique s’invite elle aussi dans le festival. Jeudi, on aura le choix entre la Soirée des musiciens, un classique de feu Novart qui se poursuit avec toujours notre ensemble de musique contemporaine Proxima Centauri invitant cette fois l’ensemble Ars Nova et le Quatuor Tana (aux 4 Saisons de Gradignan, 20h15, 8-22€) ; et le double plateau proposé au Rocher de Palmer, à Cenon (20h30, 10-17€), où les Israéliennes d’A-Wa suivront avec leur réinterprétation à la sauce electro de folklore juif yéménite (à lire dans notre interview du 9 juin 2016) les Meridian Brothers débarquant de Colombie avec leurs rythmes latino transgéniques. • SLJ

fab.festivalbordeaux.com

Photo : Du théâtre de masque avec la Spitfire Cie tchèque, de l’electro-world avec les Israëliennes A-Wa © Spitfire Cie / Mathieu