Liberté je filme ton nom Imprimer
Lundi, 14 Novembre 2016 06:00

Déjà de retour, le Festival international du film d’histoire de Pessac. Après une 26e édition bousculée, la manifestation reprend son calendrier normal avec la 27e, toute cette semaine. Avec une thématique forte, « Culture et liberté ».

 

On s’en souvient, la précédente édition, avec son thème ultra-sensible « Un si proche Orient » avait dû être reportée de plusieurs mois à la suite des attentats de novembre dernier. Cette fois, si le sujet est moins “à risque”, il n’en est pas moins éminemment en phase avec l’actualité, prometteur de débats des plus stimulants à l’heure où, ici ou là dans le monde, la censure avance, des symboles culturels sont purement et simplement détruits (on pense aux jihadistes), les libertés sont menacées et la marche des démocraties perturbée.

Quel rôle, quelle prise, quel regard peuvent apporter la culture, le patrimoine, les artistes d’hier et d’aujourd’hui ? Pour y répondre, le film d’histoire apportera une trame et des clés de lecture. La vingtaine de fictions et de documentaires en compétition retenus par le commissaire général du festival François Aymé, les dizaines d’avant-premières, la sélection d’une centaine de films par le délégué général Pierre-Henri Deleau entendent tous « témoigne[r] de ce long combat, toujours recommencé de la culture, de la liberté, pour que nous restions vigilants », insiste ce dernier.

Atmosphère festivalière

La première française du film posthume d’Andrzej Wajda « Afterimage » projeté en ouverture ce soir donnera le ton, montrant combien il était difficile d’être artiste dans la Pologne communiste. Ce vaste panorama permettra de voir ou revoir des monuments comme « Timbuktu » d’Abderrahmane Sissako, « Amadeus » de Forman, « Molière » de Mnouchkine, « La Vie des autres » de Florian Henckel, « Pasolini » de Ferrara, « Bird » d’Eastwood, « Les Chats persans » de Bahman Ghobadi, « Camille Claudel » de Bruno Dumont, « Fahrenheit 451 » et « Le Dernier Métro » de Truffaut, « Les Sœurs Brontë » de Téchiné, « Dalton Trumbo » de Jay Roach, ou encore « Bon Voyage » de Jean-Paul Rappeneau qui sera présent à Pessac pour en parler.

Car outre l’impressionnant aéropage d’historiens invités pour la foule de débats et tables rondes au programme, de nombreux réalisateurs, scénaristes et producteurs feront le déplacement, tels Vincent Perez [photo de Une] en compétition avec son 3e long-métrage derrière la caméra « Seul dans Berlin ». Tout autour, pour rendre l’atmosphère plus festivalière encore, quatre expositions, des performances de graff par le collectif Transfert (vendredi et samedi après-midi), une soirée musicale 70’s avec deux avant-premières et un live de Dätcha Mandala au Dada Bar, au 3e étage du cinéma Jean-Eustache, centre névralgique de la manifestation.•

Sébastien Le Jeune

Photo : Le réalisateur Jean-Paul Rappeneau sera là pour parler de l’emblématique « Bon Voyage » © DR