Le Cartoon Movie, un tremplin pour Schmuby Imprimer
Mardi, 07 Mars 2017 06:00

Depuis quelques mois, le studio d’animation bordelais Schmuby fait beaucoup parler de lui. Il escompte tirer son épingle du jeu au Cartoon Movie, salon-festival pro qui a lieu cette semaine exceptionnellement à Bordeaux.

 

Le premier court-métrage de Schmuby, « Peripheria », était il y a quelques semaines en compétition pour le César du meilleur court-métrage d’animation (il n’a malheureusement pas remporté la précieuse statuette). Aujourd’hui il signe la bande annonce du Cartoon Movie, ce festival réservé aux professionnels de l’animation qui se tient cette année à Bordeaux, dès demain.

En plus d’avoir réalisé la bande annonce de l’événement, Schmuby arrive au Cartoon Movie avec un film d’animation pour adultes en 2D « Unicorn Wars ». Le pitch n’est pas sans évoquer les plus grands classiques de « sci-fi » où s’affrontent traditionnellement vampires et loups-garous : « Oursons et licornes sont en guerre depuis des temps immémoriaux, le soldat ourson Célestin convoite le sang des licornes afin d’être éternellement beau, comme l’a prédit le livre sacré de la nouvelle religion. » Coproduit par Schmuby et réalisé par l’Espagnol Alberto Vasquez, le long-métrage est en cours de développement.

L’enjeu du Cartoon Movie
Le Cartoon Movie, dont c’est la 19ème édition, réunit chaque année quelque 800 professionnels du film d’animation. Cette manifestation a pour but d’accélérer le montage financier d’un projet, nouer des coproductions et coopérations européennes ou intéresser les distributeurs internationaux. L’enjeu pour Nicolas Schmerkin et Thibaut Ruby, associés pour créer Schmuby, est de trouver les premiers financements pour « Unicorn Wars » afin de revenir l’année prochaine avec un pilote. En effet, « l’animation c’est long à mettre en place », résume Thibaut Ruby. Et même très long !

Pour cette raison, un film d’animation coûte cher : plusieurs millions d’euros même pour un petit film. « Un film d’animation c’est beaucoup de temps et beaucoup de gens ! » insiste Thibaut Ruby. Il faut en moyenne un jour de travail pour produire une seconde d’animation. À ce rythme, il faut quelque 4 800 jours pour animer un film de 80 minutes ! Et ce temps n’implique pas la colorisation des images, la création des décors, le bruitage, les doublages...

La France, usine à dessins animés
C’est pourquoi les producteurs n’hésitent pas à s’associer. En ce sens le Cartoon Movie est crucial. La Métropole a réussi cette année la prouesse de déplacer l’événement de Lyon à Bordeaux où les studios d’animation ne manquent pas (Marmita Films, I Can Fly...). De manière générale, « la France est le plus gros producteur de films d’animation en Europe », explique Thibaut Ruby. Alors même si Bordeaux ne peut pas prétendre au statut d’Angoulême, véritable cœur de la fabrique hexagonale, Thibaut Ruby et Nicolas Schmerkin l’ont choisi il y a deux ans pour implanter Schmuby Productions.

Leurs projets se suivent et ne se ressemblent pas. Ils peuvent aisément passer du visuel très cartoon d’une série pour enfants comme « Non-Non » à un court-métrage pour adultes comme « La Mort, père et fils ». Avec une seule motivation : « On applique une politique d’auteurs, il faut que le film ait une raison d’exister. »

Le Cartoon Movie commence officiellement dès demain et se tiendra jusqu’à vendredi. « Unicorn Wars » a donc trois jours pour séduire ! •

Clothilde Bru

Plus d’infos sur www.schmuby.com et www.cartoon-media.eu

Photo : Le studio bordelais Schmuby espère promouvoir « Unicorn Wars » cette semaine au festival pro © schmuby productions