les tafurs construisent un pont vers l’avenir Imprimer
Mercredi, 05 Janvier 2011 21:33
Démarré en septembre, le chantier artistique «L’avenir dure longtemps» aboutit ce soir... Habituée à oeuvrer avec le quartier de Bordeaux Nord, la compagnie du théâtre des Tafurs réitère l’expérience avec ce projet né dans le cadre du Pont Bacalan-Bastide. «L’idée était de bâtir des échanges d’une rive à l’autre car l’histoire du fleuve s’estompe petit à petit», relate François Mauget, directeur et fondateur de la troupe. Pour ce faire, les Tafurs ont demandé à quatre bibliothèques d’organiser des ateliers d’écriture sur la thématique de l’avenir. «On s’est rendu compte que pour en parler, on était bien obligé d’aborder le passé et même les préoccupations du présent. C’est donc une manière de conjuguer le temps». Il s’agit, pa ailleurs, d’un contre-pied au travail de mémoire et de patrimoine, effectué lors des réalisations précédentes. Ensuite, côté artistes, une dizaine de personnes, dont des auteurs (Jean-Luc Coudray par exemple) ont encadré un panel d’habitants de 6 à 84 ans lors d’ateliers de jeu d’acteurs. «Faire parler les gens, c’est notre leitmotiv, on lutte contre le concept d’un théâtre d’élite. Au total, on a obtenu une somme de textes considérables puisqu’on dispose de près de 150 documents», précise le metteur en scène

Spectacle patchwork
Alors quelle vision globale ressort de ces écrits ? «Tous s’avèrent relativement humoristiques mais on a le sentiment que le futur légué ne semble pas tellement rose et que nos rêves sont limités et conditionnés. Avec l’utilisation des robots, internet et le réchauffement climatique, les angoisses sont multipliées aussi bien pour l’individu que le collectif». Du monologue au choeur, toutes ces impressions ne sont pas contées au public successivement mais organisées par un narrateur dans ce qui constitue un spectacle «patchwork». Et les habitants ne contribuent pas qu’à l’écriture de la pièce puisque 30 à 40 personnes intègrent la scène avec des variations d’un soir à l’autre. «On pose plus de questions que l’on apporte des réponses», prévient François Mauget. Cela promet, en tout cas, d’être très animé.• (CC)
A partir de ce soir 20h au Glob et demain à 21h, puis à la Maison Cantonale de la Bastide les 14 et 15 janvier à 20h30, 6€. Infos : 09 51 22 44 29