En cette avant-veille de Journée internationale des Droits des Femmes, l’IJBA (Institut de journalisme Bordeaux Aquitaine) organise un débat sur la place des femmes dans la gouvernance des médias. Marie-Christine Lipani, ancienne journaliste aujourd’hui directrice adjointe de l’IJBA, est à l’origine de ce rendez-vous.

Pourquoi ce débat, quel est le point de départ ? 


Il est de la responsabilité des écoles de journalisme de sensibiliser leurs étudiants à la question de l’égalité professionnelle et de la place des femmes dans les médias. Nous l’intégrons dans la formation que nous dispensons, mais par l’organisation de ce débat j’ai voulu aller plus loin. Car j’avais été marquée par cette drôle de grève organisée l’an dernier par les femmes journalistes des Échos :
une grève des signatures. Leur argument était très intéressant : il s’agissait de montrer qu’il y avait autant de signatures de femmes que d’hommes dans les pages du journal, mais aucune femme dans la hiérarchie. Ce type d’action était inédit et il m’a paru assez exemplaire.



Pour autant, y-a-t’il une spécificité médias ?

La question de la sous-représentation des femmes dans la direction des entreprises se pose partout...
Oui c’est vrai. Mais les médias sont les premiers à mettre l’accent sur les inégalités dans le monde du travail. Leur caractère d’observateurs, parfois un peu donneurs de leçons, les rend prompts à dénoncer les inégalités et les injustices où qu’elles se situent. Or les entreprises de presse ne sont pas exemplaires !
Et je crois qu’il en va aussi de leur crédibilité de faire en sorte que les choses évoluent. 


Quand on regarde le plateau que vous réunirez ce soir, constitué de femmes qui occupent des fonctions importantes dans des médias de la région, on se dit que tout ne va quand même pas si mal...


Nous réunissons six femmes qui ont des responsabilités dans des médias importants :
AFP, France 3, Sud Ouest... et il y en a d’autres ! Nous montrons donc en effet que c’est possible et que cela progresse. Ensuite, elles nous diront comment elles exercent leur activité, si au sein de leur entreprise elles ont rencontré des blocages et ce qu’on peut faire pour faire encore évoluer les choses. Mais le message que nous délivrons est effectivement positif pour les jeunes femmes qui vont entrer dans la profession.• 

Ce soir à 19h à l’IJBA • Recueilli par SL.

Photo : Marie-Christine Lipani © SL