S’il y a bien une date immanquable pour Promofemmes, c’est la Journée internationale des droits des Femmes, qui sera célébrée demain. Et pour cause, cette association bordelaise propose depuis 20 ans diverses activités visant à accompagner les femmes immigrées.

Installée dans le quartier Saint-Michel, au 10 rue Carpenteyre, la structure née en 1994 comptait plus de 500 bénéficiaires en 2013. À son lancement, elle leur proposait surtout des cours de français/alphabétisation. Mais depuis, elle a greffé à son champ d’action des activités complémentaires dans le but de répondre à d’autres besoins et attentes manifestés. « L’idée est de privilégier une approche plus globale liée aux problématiques de ces femmes », avance Catherine Bocquet, présidente de l’association. Celles-ci sont désormais aidées sur le plan social mais aussi culturel et professionnel.

Du cours de langue à la couture

Comptant 5 salariés (dont deux médiatrices arabophone et turcophone) et 85 bénévoles, l’association organise divers ateliers tout au long de l’année. En plus des cours de français prévus deux fois par semaine avec des groupes de niveaux, elle propose aussi des activités de groupe (couture, loisirs, jeux...) ou de partage de cultures (sorties accompagnées, ateliers mémoire et savoir-faire, créations de spectacles, chants multilingues, etc.). « Certaines femmes arrivent ici en étant démunies ; on leur propose donc aussi des ateliers sur leurs droits et devoirs, comme du soutien administratif et des réunions d’informations sur le logement ou les prestations sociales ou sur des thèmes liés par exemple à des problèmes d’assurances, de factures, de courriers, de relation avec un employeur, etc. », informe Catherine Bocquet. L’association s’intéresse aussi à tout ce qui a trait à l’organisation familiale des femmes immigrées, via des ateliers de prévention, bilans et suivis de santé ou des ateliers thérapeutiques pour les malades diabétiques. « On appuie aussi sur la parentalité, avec des réunions d’échanges sur un thème précis avec un psychologue », développe Catherine Bocquet. « Récemment, certaines écoles nous ont sollicités pour que l’on propose des loisirs éducatifs aux enfants aux heures de non classe; on va essayer de mettre en place ce dispositif. »

Miser sur l’insertion professionnelle

Pour la deuxième année consécutive, en complément de ses ateliers de recherche d’emploi (suivi personnalisé, simulations d’entretiens, atelier CV, informatique, etc.), Promofemmes propose aussi à ses bénéficiaires des formations aux métiers de services (agent de propreté et femme de chambre) en partenariat avec la fondation Accor. Celles-ci sont complétées par des stages EMT (évaluation en milieu de travail) de 3 semaines. « Les femmes qui ont déjà reçu une formation ont au moins obtenu un CDD. L’idée de Promofemmes, c’est de révéler leurs potentialités, leur donner confiance en elles, pas de les plaindre. », avance Catherine Bocquet. Grâce à ses services, l’association a vu son nombre de bénéficiaires augmenter de 20% en 2012, selon sa présidente. Pour Jane, Nigériane de 33 ans ayant toqué à la porte de Promofemmes en 2012, c’est l’occasion d’« apprendre beaucoup de choses et de parler de tout avec tout le monde. Ici, c’est comme une famille » • Emeline Marceau

Photo : Jane (à g.) fait appel à Promofemmes, présidée par Catherine Bocquet (à d.) pour se faire aider © EM

www.promofemmes.org