Oscillococcinum®, Stodal®, Euprahlia®... Derrière ces gelules, sirops ou autres gouttes bien connus des pharmacies se cachent le leader mondial des médicaments homéopathiques : Boiron. Présent en France mais aussi à l’international, le groupe vient d’implanter un nouveau site en Aquitaine, à Canéjan. Visite.

Installé depuis novembre 2013 dans la ZA du Courneau, en lieu et place de ses anciens locaux basés à Gradignan, ce site flambant neuf propose une surface de 2000m2 où sont fabriqués, stockés puis distribués divers médicaments homéopathiques: « À Gradignan, nous manquions de place », avance Françoise Pezet, la directrice de l’établissement.

2500 préparations par jour
Employant 70 salariés, le lieu dispose d’une salle appelée « le préparatoire» où sont fabriqués des médicaments qui relèvent du statut de préparation magistrale, « c’est-à-dire ceux qui ne peuvent pas être fabriqués en grande série du fait de leur formule originale et qui sont donc faits à la demande », informe Françoise Pezet. « Les autres médicaments sont fabriqués dans nos usines à Lyon. Ils représentent 80% des produits que l’on distribue ici », note la directrice. Pour des règles de sécurité, le site Boiron de Canéjan dispose aussi d’une centrale de traitement d’air obligatoire pour la fabrication de médicaments.
Dans son espace stockage, on trouve divers médicaments homéopathiques : des tubes granules, des doses globules, des pommades, des ampoules, des gouttes... Parmi les plus demandés figurent des noms connus : Arnica Montana 9CH® en tube granules, le sirop Stodal® pour le mal de gorge, Sédatif PC® contre le stress, Camilia pour les douleurs dentaires ou encore Homéoplasmine® pour les inflammations cutanées. « On livre gratuitement 930 pharmacies d’officine en Gironde, dans les Charentes, le Lot-et-Garonne, un peu en Dordogne et dans le nord des Landes. ll nous arrive parfois de ne livrer qu’un seul tube pour des petites officines », explique Françoise Pezet.

L’homéopathie en vogue
Possédant également dans le grand Sud Ouest des sites à Toulouse, Limoges, Montpellier et Pau, Boiron emploie environ 3000 personnes en France et 1000 autres à l’international, où le groupe est présent dans une quinzaine de pays. L’année dernière, son chiffre d’affaires - évalué à 347 M€ - a augmenté de 10% en France. Signe que l’homéopathie est de plus en plus en vogue  ? « Oui, répond Françoise Pezet. En 2012, 54% des Français utilisaient de l’homéopathie contre 39% en 2009. En 2012, il s’avère que 77% des gens font confiance à l’homéopathie.» Pour la directrice, « cette progression est mutlifactorielle : on a su montrer que les médicaments homéopathiques sont efficaces, sans effets secondaires et sans contre-indication. De plus, ils couvrent toutes les pathologies bénines aigues et certaines maladies chroniques.»

Former, conseiller, un enjeu majeur
Pour l’heure, l’enjeu majeur de l’homéopathie c’est de « former davantage les professionnels de santé, les pharmaciens et médecins ne sont pas assez conseillés. Boiron a réorienté sa politique : au lieu de les former à toute la thérapeutique homéopathique, qui est assez lourde, on propose de former sur des départements précis : gynécologie, dermatologie, etc. C’est plus efficace. » En attendant, 2500 préparations sortent chaque jour du site de Canejan. • EM