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Le pont Chaban-Delmas a un an : « Comme s’il était là depuis 10 ans » PDF Imprimer Envoyer
Lundi, 17 Mars 2014 07:00

PontChabanledimanche RE

 

Sa silhouette élancée fait déjà partie du paysage. Un an après son ouverture officielle à la circulation, le 18 mars 2013, le pont Chaban-Delmas est devenu un monument incontournable de la ville.

 

 D’abord pour son architecture, objet de curiosité dans les premiers temps et désormais perçue comme une porte d’entrée majestueuse du non-moins majestueux port de la Lune. Si les photographes sont aujourd’hui moins nombreux à mitrailler l’ouvrage sous tous les angles que lors de sa mise en service, la fascination demeure et dans les sites d’intérêts que les touristes cochent sur leurs petits calepin, l’ex-BABA occupe une position enviable. Pour un ouvrage que certains craignaient de voir défigurer le paysage de carte postale des quais bordelais, ce n’est pas la moindre des satisfactions...
Mais ce qui permet surtout au pont Chaban-Delmas de faire l’unanimité auprès de ceux qui l’empruntent au quotidien, c’est d’abord son caractère pratique. Car l’utilité d’un franchissement urbain au nord de l’agglomération était une évidence. Le souvenir de l’avant-pont-Chaban, caractérisé par l’obligation d’emprunter les autres franchissements, le pont d’Aquitaine ou le pont de pierre, distants de plusieurs kilomètres, s’est même quasiment estompé.
Comment faisait-on avant ? Certains ont déjà oublié... « Dès que le pont est fermé pour laisser passer un bateau, ou dans le cas d’une fermeture intempestive, comme on l’a vu récemment lors des inondations, on a immédiatement des remontées de plaintes, sourit Julie Samblat, responsable du centre de gestion de la circulation pour la Communauté Urbaine de Bordeaux. Ce qui était parfaitement naturel quand le pont n’existait pas il y a un an est aujourd’hui devenu inacceptable. Les gens se le sont pleinement approprié. Il y avait un vrai besoin, c’est comme si ce pont était là depuis 10 ans.»

23 000 véhicules par jour
L’immense attente autour de ce nouveau franchissement, pour lequel il aura fallu patienter plus d’une dizaine d’années, s’est très rapidement concrétisée en terme de fréquentation.
Alors que beaucoup craignaient de voir ce pont devenir un aspirateur à voitures, les premiers constats statistiques confirment que l’ouvrage remplit bien sa fonction d’ouvrage urbain : « dès son ouverture, 20 000 véhicules par jour et dans les deux sens l’ont emprunté, reprend Julie Samblat. Au bout de 6 mois, on a atteint 23 000 véhicules par jour et c’est la tendance que l’on tient depuis, ce quel que soit le jour, ceux de fort trafic comme les autres.» Avant sa mise en service, certains imaginaient que ce franchissement, dont le gabarit, avec deux fois deux voies de circulation automobile et deux voies en site propre pour les transports en commun, se rapproche de celui d’un axe autoroutier, attirerait jusqu’à 40 000 véhicules par jour. Une crainte que les modifications observées en terme de déplacements depuis un an sont venues apaiser : « c’est vraiment un pont urbain qui permet, au nord, de remplacer le pont d’Aquitaine pour les gens qui restent au sein de l’agglomération, et au sud, c’est un itinéraire de délestage pour le pont de pierre.»
Si le trafic sur le pont d’Aquitaine est ainsi resté stable, les voitures ne passant plus par cet axe ayant été remplacées, aux heures de pointe, par ceux qui partaient plus tôt ou plus tard, et qui ont du coup profité de l’effet d’aubaine, la conséquence la plus spectaculaire depuis la mise en service du pont Chaban se ressent sur le pont de pierre. « Il y a un nouvel itinéraire pour aller de Bordeaux Nord à Bordeaux Sud en passant par la rive droite, poursuit la responsable de la CUB. En temps de parcours, c’est beaucoup plus rentable qu’en passant par les quais ou les boulevards de la rive gauche. Ce nouvel itinéraire a permis de délester le pont de pierre. Ce n’est pas forcément très visible aux heures de pointe, car il y a encore 500 ou 600 véhicules par heure, comme avant. Mais en heures creuses, on voit la différence. On avait 22 500 véhicules par jour sur le pont de pierre auparavant, puis 19 000 au bout de 6 mois et actuellement, lors du dernier décompte en février, on était à 17 500.»

« Une année d’observation »
Si le pont Chaban-Delmas jouit d’une architecture qui le distingue des ouvrages enjambant la Garonne plus au sud, c’est parce qu’il a été conçu pour se lever et laisser accéder les navires au port de la Lune. Sur ce plan, la mécanique, déjà bien rodée, n’a souffert aucun incident depuis un an. « En 2013, de mars à décembre, nous avons eu 72 levées, continue Julie Samblat. Mais il y en aura beaucoup plus en 2014. Il y a peu de plaisanciers qui sont venus la première année car il leur paraissait compliqué de réaliser une levée et il y avait une crainte que le pont ne se lève pas. C’était la crainte du syndrome du pont de Rouen, que le pont Chaban ne se lève jamais. Donc 2013 était vraiment une année d’observation, sauf pour les grands croisiéristes qui avaient prévu de faire des escales. En revanche, le programme est déjà bien rempli pour 2014.»
Chargé de l’entretien et de la gestion du pont pour la CUB, Pascal Besançon estime que « 85 à 90 levées » pourraient être réalisées en 2014. L’expérience aidant, le minutage de ces opérations, complexes et parfois un peu longues, devrait également être amélioré : « nous avons détecté des marges d’optimisation, reprend-il. On devrait pouvoir gagner un quart d’heure sur ces manoeuvres, qui durent entre 1h30 et 2h15 selon la taille du navire.» •

Olivier Saint-Faustin

Photo : Ouvert depuis le 18 mars 2013, le pont Chaban-Delmas fait désormais partie du paysage. Il accueille chaque jour 23 000 véhicules  © RE

 

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