Dimanche, les électeurs de Bordeaux et des 27 autres communes de la CUB sont appelés aux urnes. Tous sont censés avoir reçu les documents électoraux qui présentent les candidats de chaque commune, et donc être "armés" pour faire leur choix.

Avant de glisser le bulletin dans l’urne, Direct Matin Bordeaux7 vous propose un petit rappel des forces en présence, des enjeux et des nouveautés de ce scrutin. 



Les enjeux


En votant, chaque électeur contribuera à désigner l’équipe qui dirigera sa commune. à travers elle, il choisira les grandes orientations qui seront données à sa ville. Plus globalement, la « teinte »
prédominante (vague bleue ou rose) des résultats de ce premier tour sera observée de près par les commentateurs politiques et replacée dans le contexte du rapport de force politique à l’échelon national (adhésion ou rejet de l’action gouvernementale), même si les élections municipales sont censées traditionnellement résister plutôt mieux que les autres à l’influence de la situation politique nationale. Enfin, plus localement, on devrait avoir dès dimanche une bonne idée du futur visage du conseil de la Communauté urbaine de Bordeaux. Compte tenu de la situation actuelle, c’est sans doute à cet échelon que se situe le principal enjeu de cette élection.



L’état des lieux


Sur les 28 communes qui composent la CUB, 8 seulement sont aujourd’hui dirigées par la droite ou le centre, soit 57 élus au Conseil de Communauté (associés au sein du même groupe baptisé «Communauté d’avenir») sur un total de 121. À l’inverse, la gauche (PS, PC et Verts) détient 20 communes et regroupe 64 élus. Le nombre d’élus envoyé par chaque commune à la CUB dépend en effet de sa population. Compte tenu de cette majorité de gauche, c’est un président socialiste, Vincent Feltesse, qui dirige la CUB, mais dans le cadre d’un système de «cogestion» : les maires de toutes les communes sont vice-présidents d’office et les décisions sont prises en commun entre droite et gauche. Détenir la présidence reste toutefois un enjeu important, et Alain Juppé en a fait son objectif de campagne au même titre que sa réélection à Bordeaux.



Les nouveautés


Beaucoup de choses vont changer dans le cadre de cette élection, de façon plus ou moins visible pour les électeurs.


- le « double vote » : dimanche, vous élirez en même temps vos conseillers municipaux et vos conseillers communautaires, qui jusqu’ici étaient choisis par les élus lors du premier conseil municipal. Vous ne serez toujours pas amenés à les choisir directement. Toutefois, vous saurez dès l’isoloir quels seront les élus communautaires désignés par la liste pour laquelle vous votez. C’est le principe du fléchage. Par exemple pour Bègles, qui a trois représentants à la CUB, chaque liste indiquera par une flèche les trois candidats qu’elle souhaite voir siéger au nom de la commune (et qui ne sont pas forcément les premiers de la liste). Ensuite, en fonction du résultat obtenu par chaque liste, elle enverra plus ou moins d’élus à la CUB.


- la nouvelle CUB : Il y a actuellement 121 conseillers communautaires à la CUB. Mais une réforme récente prévoit qu’à l’issue de la prochaine élection ils ne soient plus que 105, toujours en fonction de la population de chaque commune. 12 communes verront donc leur nombre d’élus diminuer (dont Bordeaux qui perdra 5 élus), une seule -Bruges- en gagnera. Par ailleurs, le nombre de vice-présidents (aujourd’hui 36) devra être ramené à 20. Dans le cadre de la cogestion, tous les maires sont aujourd’hui vice-présidents, accompagnés d’élus désignés pour obtenir une représentation équilibrée des différentes tendances politiques. Avec la limitation à 20, certains devront céder leur place... Cela promet des échanges et tractations musclés qui pourraient menacer le principe de cogestion. 
 


Les points chauds 


Voila le genre de pronostics pour lesquels on est à peu près sûr d’être pris en défaut. Toutefois, à Bordeaux les sondages laissent entendre assez clairement qu’une réélection d’Alain Juppé est à prévoir. L’enjeu pour Vincent Feltesse serait alors de limiter la casse (en décrochant un second tour, par exemple) pour ne pas compromettre ses chances d’être réélu président de la CUB. Ailleurs, un regard attentif sera porté sur les communes où les sortants ne se représentent pas ainsi que sur quelques villes identifiées comme potentiellement tangentes : Bruges, Villenave d’Ornon, Artigues... avec à chaque fois un double enjeu pour gauche et droite : la mairie et le nombre de sièges à la CUB.• SL

Photo : Voici la répartition politique actuelle des communes de la CUB : 8 communes dont le maire appartient au groupe Communauté d’Avenir (droite et centre, en bleu sur la carte), 19 communes dont le maire est PS ou apparenté, 1 commune dirigée par un maire écologiste. Qu’en sera-t-il après les deux tours ? Le chiffre indiqué pour chaque commune représente le nombre d’élus qui siégeront à la CUB. © illustration bordeaux7