Réponse : 33 567 797 672€. C’est le prix que devrait payer un richissime acquéreur pour s’offrir l’ensemble du bâti bordelais. Et encore, pour ce prix, ils n’aurait pas la cathédrale Saint André, ni l’Opéra, la Bourse, l’Hôtel de Ville, les musées, le stade Chaban-Delmas ni les parcs. Mais tout le reste serait à lui. C’est l’étonnant calcul auquel s’est livré l’auteur Patrice de Moncan dans un ouvrage intitulé « Que vaut Bordeaux? ».

Ce spécialiste de la propriété immobilière a réalisé son estimation sur la base de chiffrages réalisés par les agents du réseau immobilier FNAIM. Mais il a d’abord « recensé les 68 435 bâtiments de la ville (logements,commerces, bureaux, monuments divers). En fonction de la taille des 144 250 logements, chaque bien s’est vu attribuer un prix. La même démarche a été reproduite pour les 5 500 commerces, en considérant qu’il s’agissait de rez-de-chaussée. Puis, un mode de calcul spécifique a été appliqué aux 880000 mètres carrés de bureaux.» L’auteur a aussi procédé à de savants calculs pour tenter d’évaluer les plus célèbres monuments bordelais.
Au delà des seules données chiffrées, l’ouvrage présente une analyse de l’histoire immobilière de la ville. Il s’intéresse notamment au bâtiment typique de la capitale girondine : l’échoppe. Elle contribue « à donner à la ville un taux de verticalité parmi les plus faibles de France. Ce taux est calculé à partir du nombre de logements dans un même bâtiment. La moyenne nationale est de 5,35. A Paris, il s’élève à 11. A Bordeaux, il arrive difficilement à 2,08. Et encore, en 2000, il n’était que de 1,92 ! Si bien que lorsque 25 personnes en moyenne habitent dans un immeuble à Paris, la proportion tombe à trois dans la capitale d’Aquitaine.» •
« Que vaut Bordeaux ? », Patrice de Moncan,  Editions du Mécène, 112p, 20€ 

Photo : © archives Anthony Rojo