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Municipales : La vague bleue emporte aussi Pessac PDF Imprimer Envoyer
Lundi, 31 Mars 2014 07:00

Si l’homme politique est très entouré dans la victoire, il est désespérément seul dans la défaite. Hier soir à l’Hôtel de Ville de Pessac, Jean-Jacques Benoît a illustré, bien malgré lui, cette cruelle assertion.

 

Sans doute victime d’un couac de son équipe de campagne dans l’organisation du cérémonial devant le conduire a annoncer les résultats du second tour, le futur ex-maire est descendu de l’étage dans lequel il était retranché près d’une demi-heure avant d’obtenir le verdict final.
Sur le visage de l’élu PS, contraint de patienter sous le feu des flashs des photographes de presse, on pouvait lire que l’issue du scrutin ne faisait plus guère de doute. Le résultat partiel rendu public plus tôt dans la soirée avait déjà dessiné les contours de cette défaite aussi inattendue que dure à encaisser pour la gauche... Les yeux rougis, le regard dans le vide, un sourire crispé sur le visage, Jean-Jacques Benoît a donc attendu. Longtemps, très longtemps... Et surtout étrangement seul face à un auditoire presque mal à l’aise devant ce spectacle, il faut bien l’avouer, assez pathétique.

Le document attendu et redouté lui a finalement été transmis vers 21h20. Et le maire a annoncé ce que tout le monde savait déjà : avec un score de 48,11% contre 51,89% à son adversaire UMP Franck Raynal, Pessac est à son tour emporté par la vague bleue. Hurlement de joie dans la salle, où les supporters de la droite s’étaient amassés. Un coup très rude pour le PS, qui détenait la ville depuis 25 ans...



Benoît se retire de la vie politique

Avant de disparaître en catimini, le maire sortant avait pris des accents « jospiniens.» Après avoir « félicité » son adversaire, il a rappelé les 25 années passées comme élu à la mairie de Pessac, d’abord comme adjoint puis comme maire. Puis il a livré ce qu’il avait sur le coeur depuis de longues minutes : « je peux comprendre qu’au bout de 25 ans, certains électeurs aient pu souhaiter le changement. Je prend la responsabilité totale de cette situation. J’ai décidé de ne plus participer à la vie politique locale et de me retirer de la vie politique locale. Je ne siégerai donc pas au prochain conseil municipal.»

Arrivé sous les applaudissements et les cris de ses supporters, Franck Raynal est venu saluer son malheureux rival au terme de son discours. Une poignée de main brève mais cordiale en guise de passation de pouvoir...



Franck Raynal « savoure »

Souriant, le nouveau maire a multiplié les accolades, les poignées de main et les baisers à destination des nombreux militants qui scandaient « on a gagné » depuis de longues minutes.

Franck Raynal a su renverser une situation qui ne lui semblait pas favorable après le premier tour. Avec 37,29% des voix contre 39,37% à Jean-Jacques Benoît, dont la liste a ensuite fusionné avec celle de Charles Zaiter (8,74%), le ballottage n’était pas en sa faveur.
Mais l’élu d’opposition UMP depuis 2008 affirme y avoir toujours cru : « je me suis lancé il y a plus de six ans, au lendemain de la défaite que j’avais subie lors de l’élection municipale à l’époque. J’avais dit ce jour là que c’était le premier jour de la campagne de 2014. Il y a eu des hauts et bas mais aujourd’hui, on savoure ce plaisir-là. Je n’espérais pas cette victoire, je l’attendais. Ce n’est pas une surprise car c’est l’aboutissement de plusieurs années de travail, d’un travail collectif qui s’est concrétisé aujourd’hui mais qui s’est construit petit à petit. Depuis quelques mois, on sentait que ça allait venir. Cette dernière semaine a été une semaine de campagne exceptionnelle.»

Pour expliquer sa victoire, au-delà d’un contexte national propice au changement, Franck Raynal estime que la ville avait besoin d’une « respiration.» « Nous incarnons une alternance et je pense que c’est bien pour la démocratie, affirme-t-il. Chaque fois qu’il y a alternance, c’est à la fois une sanction de ce qui a été mal fait avant mais aussi un espoir que l’on doit apporter. Il y a beaucoup de choses à faire.» •


Olivier Saint-Faustin

Photo : A Pessac, le conseiller municipal UMP Franck Raynal (en haut) savoure son bonheur. Avec 51,89% des voix, il succède au socialiste Jean-Jacques Benoît, qui a recueilli 48,11% des suffrages. La Ville bascule à droite après 25 années passées sous la gauche © OSF

 

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