Quand un chef étoilé se lance dans l’élaboration d’un hamburger, l’image de malbouffe associée à ces sandwichs s’évanouit. Christophe Girardot, chef de la Guérinière, un restaurant une étoile situé à Gujan-Mestras, est le premier cuisinier de renom à composer un hamburger pour FrenchBurgers.

Cette nouvelle enseigne, qui vient d’ouvrir un local au sein du Hangar 17, sur les quais de Bordeaux, proposera chaque mois, aux côtés de la dizaine de hamburgers traditionnels inscrits sur sa carte, un « Burger étoile » dont la recette aura donc été élaborée par un digne ambassadeur de la gastronomie à la française. « L’idée, c’est que cela devienne un challenge entre les chefs, explique Bruno Oddos, le fondateur de FrenchBurgers. Et le principe, c’est que l’on ne recrute pas. C’est le chef en place qui est chargé de placer le chef suivant.»



Un burger « très Sud Ouest »

Pour Christophe Girardot, se lancer dans cette aventure avait effectivement quelque chose d’un challenge. Le cuisinier, qui reconnaît manger de temps en temps des hamburgers, mais « dans de bonnes adresses », s’est fié à l’avis d’un « expert » au moment d’élaborer son sandwich, qu’il a baptisé le « made in Sud Ouest » : « j’ai un fils de 17 ans à la maison, sourit-il. J’ai pu lui poser des questions, c’est un avantage. Ce que j’ai retenu, c’est que les gamins veulent de la quantité, donc un joli steak. Après, c’est le produit qui guide. Moi, je suis très terroir et surtout Bordelais, donc fier de cette identité. Mais un burger bordelais, c’était compliqué, donc il est surtout très Sud Ouest.»

Le sandwich, « généreux, comme le bonhomme », dixit le chef, se compose d’un pain bun maïs dans lequel sont glissés de l’échalote confite, de la frisée, de la crème de cèpes, du haché à base de blonde d’Aquitaine, auquel sont mêlés des morceaux de lard colonata, « très parfumés et goûteux », de la ventrèche grillée et du fromage de brebis des Pyrénées.



Un concept dans l’air du temps

Bruno Oddos a conçu FrenchBurgers comme une enseigne haut de gamme. Le cadre, cosy, rappelle plus celui d’un café huppé que d’un fast food. L’homme vient de la restauration traditionnelle et via ce nouveau positionnement, il compte s’adapter à l’air du temps : « le marché du burger est en émergence depuis quelques années. Cela correspond à une demande croissante dans la restauration. L’idée, c’est de retrouver dans ces sandwichs le savoir-faire français. Nous voulons proposer quelque chose de bon en tenant compte du fait qu’aujourd’hui, les gens n’ont plus autant de temps qu’avant pour manger.»
Sur place ou à emporter, le burger classique coûte 10€ alors que le « étoile » est à 13€. Dans les menus, à 14 et 17€, en plus des frites, pas de cola mais une fiole de vin... Qui osera encore parler de malbouffe ? •

OSF

Photo : Le chef Christophe Girardot et son burger « généreux, comme le bonhomme » © OSF