En cette période d’agitation politique post-électorale, il est des consensus à saluer. La naissance de Barb’cub en est un.

C’est en effet une belle unanimité qui a permis de valider il y a quelques semaines le principe de la création de ce nouveau service public destiné à embellir la vie quotidienne. Après les VCub, les Batcub et les BlueCub, l’agglomération va en effet se doter d’un réseau tout aussi innovant, quoique surprenant : des barbecues en libre service, disposés dans la plupart des espaces verts et de loisirs. La nouvelle a été officialisée hier, à l’occasion du lancement de la semaine du développement durable. Et les premiers Barb’cub seront disponibles dès cet été, nous promet-on. 


L’idée paraît osée. Mais après tout, il suffit de se promener un week-end ensoleillé sur les quais pour en mesurer la pertinence. C’est d’ailleurs ce qu’expliquent les concepteurs, deux jeunes patrons d’une start up bordelaise. Spécialistes de la « green economy » et des loisirs durables, adeptes des pique-niques dominicaux en famille sur la rive droite à deux pas de leur QG à Darwin, ils en ont « eu assez de manger des saucisses froides.»Impossible évidemment d’autoriser les feux de camp dans le parc aux Angéliques. L’alternative s’est alors imposée : offrir à chacun une solution de barbecue propre et écolo.



Technologie innovante


L’idée était née, restait à la concrétiser. Il a fallu près d’un an pour régler tous les problèmes. D’abord trouver la technologie adéquate. Fidèle à son statut de pionnière, l’agglo voulait innover. Après le tram à alimentation par le sol et les navettes fluviales écolos, c’est une nouvelle fois un outil novateur qui a été créé : le Barb’Cub est, lui aussi, hybride. Sans flamme, c’est une cartouche de gaz qui amorce l’allumage, puis les batteries électriques, conçues spécialement à l’usine bordelaise de la Saft, prennent le relais. En espérant que la mise en service de cette innovation technique ne soit pas aussi chaotique que celle du tram et des bateaux, sans quoi on se dirige vers quelques côtes de porc carbonisées. Mais les ingénieurs semblent sûrs de leur coup et envisagent déjà une commercialisation sur le marché des particuliers. 


En dehors de cette particularité technologique, les barbecues du réseau Barb’cub n’ont rien de bien différent des grills et planchas qui ont pris possession de nos jardins. Le matériel a toutefois été renforcé pour résister à une utilisation intensive. Et le design a été épuré :
en dehors du logo Barb’cub, rien de particulier. Pourtant, Philippe Starck avait été contacté. Mais le designer star a du décliner l’invitation pour cause d’agenda surchargé. 



Trente stations libre-service


Sur le même principe que les VCub, des stations Barb’cub vont être installées dans la plupart des espaces verts de l’agglo. La localisation exacte n’a pas encore été indiquée, mais on s’achemine d’entrée de jeu vers une trentaine de stations. Il y en aura plusieurs, notamment, le long des quais rive droite et rive gauche. Pour emprunter un Barb’cub, il faudra utiliser sa carte blancaire avec, là aussi, le même principe de caution que pour les vélos. Le tarif n’a pas encore été dévoilé, mais il ne devrait pas dépasser quelques euros (avec une première demi-heure gratuite). A ce prix là, les utilisateurs ne sont même pas obligés de nettoyer le barbecue après utilisation. L’opérateur privé du réseau va recruter de la main d’oeuvre (sous statut auto-entrepreneur) qui sera chargée de l’entretien. 
Et avis aux petits malins qui voudraient emporter le Barb’Cub à la maison : impossible de recharger les batteries en dehors des bornes prévues à cette effet dans les stations Barb’Cub. Quoique... Des pirates ont déjà fait fuiter une astuce : la prise serait à peu de chose près la même que celle des stations BlueCub... On rappelle toutefois qu’il est interdit de faire griller des merguez dans les voitures en libre-service ! •

Photo : Rien ne distingue les Barb’cub des barbecues traditionnels, si ce n’est leur signalétique colorée © DR