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Chaque année, ils sont des millions à être cruellement délaissés, abandonnés sur une étagère avec comme seule compagnie la poussière. Et pour un amoureux des lettres comme Nicolas Fesquet, il s’agit là d’un sacrilège.
Depuis le mois d’août dernier, cet ex-professeur d’histoire-géographie a créé, avec Véra Da Cunha, le Livre Vert. Cette jeune société bordelaise a pour objectif de donner « une deuxième, voire une troisième vie aux livres » : « souvent, nous n’avons pas seulement dans notre bibliothèque des livres qui nous définissent. Il y en a aussi beaucoup dont on n’a aucun mal à se séparer. C’est ce dont je me suis rendu compte lors de mes nombreux déménagements. Notre but, c’est de récupérer ces livres qui ne bougent pas alors qu’ils peuvent encore servir. Le but, c’est de valoriser le livre pour ce qu’il est, pour son contenu. La lecture, c’est la source, l’origine.»
Le livre, « objet d’action sociale »
Le Livre Vert propose ainsi un service de collecte gratuit. Sur un simple coup de fil, les propriétaires d’ouvrages dont ils n’ont plus l’utilité peuvent ainsi facilement s’en débarrasser, alors qu’ils sont souvent tentés de les jeter à la poubelle. Pour venir les récupérer les gérants utilisent un vélo, les transports en commun ou des véhicules en auto-partage. « Ensuite, nous revendons les livres sur internet, poursuit Nicolas Fesquet. Pour le moment, nous passons par des plateformes existantes mais nous souhaitons développer notre propre site.» Des bacs de collecte sont également disposés en plusieurs points du département, comme par exemple devant la maison écocitoyenne, à Bordeaux. « Nous souhaitons en avoir plusieurs dizaines avant la fin de l’année », ajoute Nicolas Fesquet.
Grâce à l’action du Livre Vert, le responsable veut faire du livre un « objet d’action sociale.» « Nous revendons au prix du marché de la revente sur internet. Pour un ouvrage qui vaut 20€ neuf, c’est de l’ordre de 1,80€ environ. Ensuite, nous reversons chaque mois 10% de notre chiffre d’affaires à des associations qui oeuvrent pour le développement durable au niveau local. Nous nous inscrivons dans le cadre d’une économie circulaire, sociale et solidaire.»
Un concept « inédit »
Après sept mois d’activité, la jeune société vient de s’installer dans un local de 200 m2 où elle compte stocker les plus de 20 000 livres qu’elle a déjà amassés. « Nous avons investi plusieurs milliers d’euros pour nous lancer et pour le moment, nous ne nous versons pas encore de salaire, concède le gérant. Mais l’objectif est d’y parvenir avant la fin de l’année. Je suis confiant car ce que nous faisons est inédit. C’est une innovation sociale et nous avons été agréablement surpris depuis que nous nous sommes lancés. Nous avons énormément été sollicités par des particuliers mais aussi, étonnement, par certaines bibliothèques qui envoient des millions de livres au pilon chaque année. Et cela brise le coeur des bibliothécaires...» •
OSF
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Photo : Nicolas Fesquet et Véra Da Cunha © OSF |