En Gironde, la question est la même en amont de chaque rentrée scolaire : comment donner aux écoles les moyens de faire face à l’afflux de nouveaux élèves ?

Car la spécificité girondine est de connaître depuis plusieurs années une croissance démographique très forte, principalement liée à l’arrivée massive de familles attirées par la qualité de vie dans le département. Dans le premier degré, selon les estimations des services départementaux de l’éducation nationale, 2300 enfants supplémentaires devraient s’installer sur les bancs des écoles de Gironde lors de la rentrée de septembre prochain, ce qui portera les effectifs à 134 500 élèves.

116 postes supplémentaires
Pour encadrer ce beau monde, la Gironde va bénéficier de 116 postes supplémentaires de professeurs, sur un total de 125 attribués à l’académie de Bordeaux. Si notre département se taille ainsi la part du lion, c’est qu’il accuse un déficit structurel dénoncé de longue date par les organisations syndicales, qui réclament un plan de rattrapage évalué à environ 300 postes.
Cette année encore, le compte n’y est pas mais après avoir obtenu 111 postes lors de la rentrée 2013, les services de l’inspection académique estiment que « l’effort est quand même conséquent.» Dans un contexte économique tendu et en dépit « d’une enveloppe budgétaire contrainte », le travail de longue haleine entrepris pour remettre la Gironde à niveau semble sur la bonne voie : « depuis six ans, nous avons toujours répondu aux besoins exprimés et nous n’avons jamais laissé une école sur le carreau, affirme Daniel Gillard, inspecteur adjoint pour le premier degré. Nous avons ainsi réussi à faire baisser les seuils d’ouverture de classes. Ils étaient à 32 élèves en maternelle il y a six ans et ils sont aujourd’hui à 30,5. A l’échelle d’un département comme le notre, il s’agit d’une baisse conséquente.»

Ajustements en juin et septembre
Dans le détail, ces 116 postes se traduiront par l’ouverture de 48 classes et la fermeture de 22 autres. Dans le cadre de la rénovation de l’école voulue par le gouvernement, l’effort concernant plusieurs dispositifs, pour la plupart déjà mis en oeuvre lors de la dernière rentrée, va être poursuivi.
Après avoir été dotée de 25 postes en 2013, l’initiative « plus de maîtres que de classes », qui vise à améliorer la prise en charge et le suivi des élèves dans les secteurs difficiles grâce à un « maître surnuméraire », va bénéficier de 10 nouveaux enseignants.
Une nouvelle classe, après les huit ouvertes l’an dernier, va être créée pour la prise en charge des enfants de moins de trois ans dans les zones prioritaires, avec l’objectif que 30% de ces tout-petits soient scolarisés à l’horizon 2017.
Dans le cadre de la refondation de l’éducation prioritaire, un réseau expérimental va être mis en place dans le secteur du collège Lapierre de Lormont. Autour de l’établissement labellisé REP+, huit écoles associées vont tester un système qui permet de libérer les enseignants afin de leur permettre de travailler auprès des élèves hors du cadre formel de la classe. Quatre postes sont créés afin de combler les heures de cours non-assurées par ces professeurs.
A noter également que quatre postes seront dévolus aux CLIS (CLasses pour l’Inclusion Scolaire), trois pour les enseignants référents de scolarité et deux pour les interventions en établissements spécialisés.
Deux comités techniques, en juin et septembre, permettront d’ajuster plus précisément les besoins en fonction des prévisions. Mais la marge de manoeuvre est étroite avec seulement 43 postes encore disponibles. •

OSF

Photo : 116 postes d’enseignants sont attribués à la Gironde pour la rentrée de septembre prochain © ARCHIVES BORDEAUX7