Combien seront-ils samedi à Paris ? De cette question dépendra l’avenir du mouvement de fond que veut lancer la gauche de la gauche. Au lendemain d’élections municipales qui ont vu une vague bleue, parfois même teintée de bleu marine, déferler sur la France, le Front de gauche, Ensemble, la Gauche Unitaire, le NPA mais aussi des syndicats et des associations appellent à une grande manifestation dans la capitale afin de dénoncer la « politique d’austérité » menée par le gouvernement socialiste.

Depuis Bordeaux et Bègles, deux bus de militants viendront grossir les rangs de ceux qui considèrent que la politique actuelle conduira le pays « dans le mur.» Deux bus, cela peut paraître peu mais selon Sébastien Laborde, du Front de Gauche, le « sentiment de colère et de désarroi » du peuple de gauche est néanmoins très fort : « aux municipales, la droite l’a emporté car l’électorat de gauche s’est abstenu. La droite n’a pas fait plus de voix qu’en 2008.» « Cette abstention révèle un vrai rejet du pouvoir, appuie Laurent Delage, du NPA. Dans la rue s’affirme une véritable opposition à cette politique d’austérité qui est une offensive contre les jeunes, les chômeurs, le monde du travail. Il faut riposter à ça.»



« Un gouvernement PS-MEDEF »

Coupables, selon l’extrême gauche, de poursuivre la politique libérale menée par le précédent gouvernement, le chef de l’Etat François Hollande et son nouveau premier ministre, Manuel Valls, sont principalement visés : « la nomination de Manuel Valls traduit bien cette fuite en avant, ou en tout cas la poursuite de cette politique d’austérité, qui a pourtant subi un désaveux lors des élections municipales, ajoute Sébastien Laborde. Nous voulons montrer qu’il existe une majorité favorable à une politique de progrès social en France.» « On exige le retrait du pacte de responsabilité car cette mesure reprend celles de Sarkozy, avec 50 milliards de cadeaux au patronat, appuie Laurent Delage. Dire que cela créera de l’emploi est un vaste mensonge. On a droit à un gouvernement PS-MEDEF.»

Pour les leaders girondins de l’extrême gauche, seul un mouvement populaire pourra infléchir la politique du gouvernement : « on a vu l’extrême droite occuper le terrain dans la rue, regrette Laurent Delage. Il est temps qu’une opposition de gauche s’affirme.» « Il faut reprendre la rue à la droite conservatrice et à l’extrême droite, affirme Sébastien Laborde. Il faut reprendre des mobilisations larges pour le progrès social. Il faut impulser le changement en faveur de politiques qui répondent aux attentes exprimées lors des élections. Il y a des forces pour appuyer cette bataille.»
Une première bataille dans la rue avant celle, plus feutrée mais pas moins décisive, dans les urnes lors des élections européennes du 25 mai prochain. •

OSF

Photo : Les leaders girondins de l’extrême gauche manifesteront samedi à Paris © OSF