Pour les commerçants du centre commercial de l’Europe, au Grand Parc, l’opération reconquête a commencé.

Ces dernières années, une certaine lassitude s’était emparée des responsables de la vingtaine de boutique qui animent la vie du quartier. La raison ? En 2009, un incendie a entraîné la destruction de plusieurs des locaux commerciaux du centre.
Pour Jean-Charles Ledit, pharmacien et président de l’association des commerçants depuis neuf ans, ce sinistre a entraîné un phénomène de « repli sur soi » chez la majorité de ses collègues : « après cet incendie, qui s’est produit dans le fond du centre, il y a trois commerces qui ont fermé et ça a provoqué une baisse générale de moral, explique-t-il. Dans le même temps, il y a eu une baisse de fréquentation. Il y a eu une démobilisation et l’association des commerçants s’est mise en sommeil pendant quelques temps.»

Liée à cet incendie, cette sinistrose a également trouvé ses sources dans un contexte pesant lié à un sentiment d’insécurité ressenti par les commerçants mais aussi par les clients : « dans le centre commercial, il y a un trafic de stupéfiants qui est gênant, reprend Jean-Charles Ledit. Il fonctionne surtout le soir et la nuit et ça crée un sentiment d’insécurité alors qu’en fait, il n’y a pas d’agressions. Mais les gens hésitent à venir à cause de ce va et vient...»



« Pas de fatalisme »

Pour le pharmacien, 2014 doit donc être l’année de la reprise en main. « Il n’y a pas de fatalisme, affirme-t-il. Le moral est revenu et nous avons des projets. C’est positif.»

Cet optimisme repose sur la dynamique que le centre retrouve progressivement. D’abord parce qu’après avoir été longtemps laissés en jachère, plusieurs des locaux touchés par l’incendie ont retrouvé un locataire. « Aujourd’hui, tous les locaux sont occupés, se félicite le président. La boulangerie s’est agrandie, un magasin indien s’est installé dans un local qui était vide depuis deux ou trois ans, tout comme un fast food, le FFC, ou encore un pressing et une auto-école.»
Ces implantations commerciales se sont également accompagnées de l’emménagement, dans les appartements, souvent désertés, qui surplombent les boutiques, de « jeunes qui n’ont pas de gros moyens et qui y vivent pendant leur formation.» Une opération menée en partenariat avec InCité et le Diaconat.



S’associer à la vie de quartier

Surfant sur ces arrivées, l’association des commerçants a repris du poil de la bête. Désormais membre de la Ronde des Quartiers, elle veut s’associer de manière plus active à la vie du quartier. « Avec le centre d’animation et le centre social, nous nous sommes impliqués dans les animations des fêtes de fin d’année et lors du carnaval des enfants vendredi dernier, reprend Jean-Charles Ledit. Et mercredi (demain, ndlr), nous organisons notre première animation d’envergure.» Dès 13h, l’opération « Pâques au Grand Parc », organisée au coeur du centre, proposera des spectacles, jeux, ateliers, un goûter et un apéritif aux visiteurs. Autre initiative, la création d’une carte de fidélité.

Le but de l’opération est de casser l’image négative associée au centre commercial : « nous avons un déficit d’image, reconnaît le président. Nous devons communiquer, rencontrer les habitants pour redorer cette image.» •

OSF

Photo : Jean-Charles Ledit veut endiguer le « déficit d’image » du centre commercial du Grand Parc © OSF