Instagram ou Hipstamatic font-ils de nous tous de talentueux photographes en puissance ? Assurément non. Mais ces nouveaux outils faciles d’accès participent à l’engouement actuel pour la photo, encouragent les vocations des photographes amateurs et, parfois, révèlent de vrais talents.

A Bordeaux, une exposition présente en ce moment les oeuvres, tirées sur papier, d’une vingtaine de photographes issus d’Instagram. Elles ont été choisies dans le cadre d’un concours lancé par deux communautés de photographes amateurs, fanas d’image et de lumière, qui se retrouvent sur les réseaux sociaux : bnw Bordeaux (pour "black and white") et igers Gironde (pour "instagramers"). Un peu comme des clubs photo géants et, surtout, ouverts à tous : « Notre page est administrée par des volontaires, explique Fabien Gellé, membre du groupe bnwbordeaux. Nous organisons régulièrement des concours auxquels tout le monde peut participer : il suffit de poster une photo avec le tag correspondant.»



« Un visage sur un pseudo »

Pour ceux que le côté virtuel de la communauté laisse sur leur faim, des « instawalk » sont aussi organisées régulièrement, où les participants se retrouvent pour prendre ensemble des photos sur un thème donné. Et pour la première fois, une exposition vient donc d’être mise en place. « Nous avons lancé un appel à contribution sur quatre thèmes : portrait, street, insolite, nuit. La contrainte était que la photo soit faite depuis un téléphone mobile. 1 300 photos ont été postées ! »
La vingtaine de photos retenue a fait l’objet d’un tirage, et le vernissage de l’exposition a permis aux participants de se croiser enfin. « C’était intéressant de pouvoir mettre un visage sur un pseudo », sourit Fabien. Comme beaucoup de membres de son groupe, lui était fana de photo avant l’essor des outils et terminaux mobiles. D’autres à l’inverse se sont découvert une passion en s’amusant avec Instagram, au point de basculer ensuite sur des outils plus "traditionnels" (un bon vieil appareil photo réflex !). « Ce qui est intéressant dans la démarche, c’est cet aspect communautaire qui permet d’échanger quelque soit notre niveau. Et puis contrairement à ce que l’on peut penser, sur Instagram il n’y a pas que des "nombrils". Dans la masse, il y a aussi des talents qui émergent. »
Nous voilà rassurés : il y a une vie hors du selfie. •

SL



« Une vie Instagram » jusqu’au 20 mai au restaurant Tapa’l’oeil, place Renaudel.